Depuis de longs mois, la commissaire en charge de la Justice et des Droits fondamentaux, Viviane Reding, mène campagne pour "briser le plafond de verre" qui limite l’accès des femmes aux conseils d’administration des entreprises.
Le 23 octobre 2012, une conférence de presse était prévue à Strasbourg, où siégeait le Parlement européen en plénière, afin de présenter une proposition législative visant à introduire des quotas afin que les femmes soient mieux représentées aux fonctions dirigeantes des entreprises. Le taux de participation aurait été porté à 40 %, selon les vœux de la commissaire.
La presse s’était fait dès la rentrée l’écho des réticences exprimées par certains Etats membres à l’égard de cette initiative contraignante. C’était sans compter alors que la question diviserait aussi nettement le collège des commissaires. Sans consensus en vue, il aurait fallu voter sur la proposition. Mais en l’absence de nombreux commissaires qui auraient pu faire pencher la balance, ce vote interne a été reporté.
Viviane Reding n’en a pas pris ombrage, comme le rapporte Le Soir dans son édition du 24 octobre 2012. "Je ne renonce pas", a en effet tweeté la commissaire qui affirmait, devant quelques journalistes réunis à la hâte dans son bureau, "très tendue", que la discussion avait été "longue et intense" et que les commissaires avaient décidé "que le texte final devait être basé sur un consensus fort". Si la dernière version du projet de Viviane Reding maintenait l'objectif de 40 % affiché pour 2020, "la façon d'y parvenir avait été revue", rapporte Maroun Labaki qui cite la commissaire : "Nous avons tenu compte des remarques du service juridique sur la subsidiarité". Mais cela n’a pas suffi à assurer une majorité en faveur de la commissaire. Le Soir fait la liste des commissaires opposés au projet, parmi lesquels "quatre des neuf femmes membres de la Commission, y compris la travailliste britannique Catherine Ashton". "Les commissaires libéraux étaient également contre, et il nous revient que Karel De Gucht n'était pas le moins combatif du lot", poursuit le quotidien.
Viviane Reding a toutefois assuré que, s'appuyant sur le "fort soutien" de José Manuel Barroso, elle reviendra à la charge à la mi-novembre, avec une nouvelle version de son projet. "On se bat depuis cent ans, on n 'est pas à trois semaines près... ", a lancé la commissaire.