Le parti écologiste se plaint que le gouvernement ait accordé à l'industrie des droits d'émission de CO2 trop généreux pour la deuxième période d'allocations prévue dans le protocole de Kyoto et couvrant les années 2008 à 2012. Les écologistes en veulent pour preuve que, fin 2011, l'excédent de droits d'émission atteignait 1 364 273 tonnes, soit 13,7 % du total alloué. Or, comme ils le rappellent, "le système prévoit que les entreprises puissent vendre ces suppléments sur le marché libre du CO2" dans le cadre de l’ETS (European Trading Scheme).
L'excédent de 18,8% observé à l'issue de la première période d'allocation (2005-07) pouvait passer pour une "erreur compréhensible" dans le cadre d'une phase pilote, concèdent-ils. Cette fois, le porte-parole de la fraction parlementaire des Verts pour la politique climatique, Camille Gira, juge sévèrement le procédé. "Ces surallocations nuisent à la protection du climat, car elles ne contribuent pas à la raréfaction des droits d'émission et donc pas à la réduction des gaz à effets de serre." De surcroît, l'élu écologiste considère qu'il s'agit là de "cadeaux empoisonnés" faits à l'industrie, autorisée à revendre des droits non utilisés, dans la mesure où "[ces surallocations] n'apportent pas l'incitation à l'innovation requise". De même, elle compromet la protection du climat, bien que celle-ci "a souvent été reconnue comme une chance par les entreprises artisanales".
Les écologistes en sont d'autant plus navrés que les entreprises industrielles jouissent aussi de privilèges dans leur contribution au financement de la cogénération et des énergies renouvelables à travers le Fonds de compensation. Alors qu'elles consomment 47 % de l'électricité, leur contribution n'équivaut qu'à 9 % du total de ce fonds. Au contraire, les ménages consomment 17 % de l'énergie et financent 54 % du fonds. Les Verts y voient "une nouvelle preuve de l'injustice sociale qui guide le gouvernement", comme le projet de budget 2013 l'aurait démontré à sa manière. Les Verts concluent leur communiqué en faisant remarquer que ces avantages accordés à l'industrie ne parviendraient pas à maintenir l'activité dans le pays, comme l'actualité récente l'a selon eux démontré.