L’étude de la "Stiftung Marktwirtschaft" sur la dette effective du Luxembourg continue à faire parler d’elle. Cette fois-ci, elle a mené le député désormais dissident de l’ADR et indépendant Jacques-Yves Henckes à poser une question parlementaire au ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo. La dette explicite du Luxembourg serait de 19 % du PIB en 2010 mais sa dette implicite serait de 1 116 % du PIB et ce au vu de la charge future des pensions du secteur public, rapportait le député au sujet de cette étude. "Le Luxembourg ne serait dépassé que par l'Irlande dans ce scénario de catastrophe, alors que la Grèce aurait une dette implicite plus faible que le Luxembourg", soulignait le député.
Il voulait donc savoir, entre autres, s’il existe une étude actuarielle relative aux pensions du secteur public (Etat, communes, CFL, etc.). A défaut, il voudrait que le gouvernement fournisse des estimations sur l'évolution future des coûts des pensions du secteur public dans les 5 voir 10 et 20 années à venir.
Dans sa réponse, le ministre de la Sécurité sociale explique que les nouvelles projections de la Commission européenne qui datent de mai 2012 sur l'évolution future des dépenses publiques liées au vieillissement font que l'étude de la "Stiftung Marktwirtschaf" est périmée. (Voir aussi notre article sur la viabilité des finances publiques de décembre 2012)
Les projections les plus récentes de la Commission européennes indiquent que les dépenses liées au vieillissement du secteur public du Luxembourg augmenteraient d’ici 2060 d’environ 12 % du PIB. Les dépenses liées aux pensions du secteur public progresseraient de 9 % du PIB en 2010 à 19 % du PIB en 2060. Ces projections regroupent sous la rubrique de "secteur public" les secteurs de l'administration centrale, des administrations locales et des administrations de la sécurité sociale. Or, selon les projections de la Commission européenne, les dépenses de pension des secteurs de l'administration centrale et locales (régimes spéciaux) resteront stables de l'ordre de 2 % du PIB sur la période 2010-2060, tandis que les dépenses des administrations de sécurité sociale (régime général) évolueront de 7 % du PIB en 2010 à plus de 16 % du PIB en 2060, explique le ministre
Et le ministre précise : "Le scénario retenu par la Commission européenne suppose que la croissance de l'emploi sera en moyenne proche de 0,5 % entre 2010 et 2060 et celle de la productivité de l'ordre de 1,5 %. Sur la même période la croissance économique sera en moyenne de 2 %."