A l’avant-veille de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information, l’Office de statistiques (Statec) a publié le 15 mai 2013, une nouvelle publication de sa série "Regards" consacrée cette fois aux internautes au Luxembourg et dans l'UE. Elle repose sur une enquête effectuée par téléphone par l’institut de sondage TNS ILRES auprès de 1 500 ménages se composant d’au moins une personne âgée de 16 à 74 ans et 1 500 particuliers résidants âgés de 16 à 74 ans, pour sa partie luxembourgeoise, et des données récoltées par d’autres d’organismes dans les vingt-six autres Etats membres.
Il ressort de cette enquête qu’avec 93 % des ménages qui avaient accès à Internet à leur domicile en 2012 (75 % en 2007), le Luxembourg figure en seconde position des Etats membres de l’UE les plus connectés, derrière les Pays-Bas (94 %) et juste devant la Suède (92 %). Il est loin devant ses trois voisins que sont l’Allemagne (85 %), la France (80 %) et la Belgique (60 %).
Avec 81 % des résidents qui se connectent tous les jours à la toile (56 % il y a 5 ans), le Luxembourg est même "leader européen dans l’utilisation d’Internet", suivi par les pays scandinaves et le Royaume-Uni. Les trois pays voisins du Grand-Duché affichent le même taux, à savoir 65 %.
"Malgré un engouement très vif pour l’Internet dans tous les pays membres sur les cinq dernières années, des écarts importants subsistent", souligne plus loin l’auteure de l’étude, Armande Frising. Elle met en avant la différence entre le Nord et le Sud, avec des pays scandinaves dans lesquels près de 80 % des résidents accèdent tous les jours à la toile, tandis qu’ils ne sont que "quelque 50 % en Italie, en Espagne et au Portugal".
Pour ce qui est du Luxembourg, il est "à la traîne en matière de connexion à haut débit", constate le Statec. Seulement 68 % des ménages y disposent d’une connexion à haut débit, contre 77 % en France, 82 % en Allemagne et 75 % en Belgique. Il affiche de surcroît "l’évolution la plus modeste sur les cinq dernières années" passant de 58 % à 68 % des ménages abonnés au haut débit, tandis que la moyenne européenne atteint 72 %. Avec la reprise de ces chiffres, le Statec vient relancer l'incertitude qui règne depuis fin 2012 au sujet du positionnement du Luxembourg dans le domaine de la connexion des ménages au haut débit et déjà relevée sur ce site.
"La fracture numérique a fortement diminué sur les cinq dernières années, mais reste importante en moyenne dans l’UE", lit-on par ailleurs. Au Luxembourg, la tendance est la même. En 2007, seuls 51 % des ménages à bas revenus disposaient d’un accès à la toile alors que, parmi la tranche de revenus supérieure, 93 % des ménages étaient déjà connectés il y a cinq ans. Désormais, 82 % des ménages de la première catégorie et 100 % de ceux de la deuxième sont connectés.
Des différences se font également encore sentir dans l’accès quotidien à Internet. 94 % des particuliers ayant achevé le niveau d’enseignement supérieur surfent tous les jours contre 53 % parmi ceux n’ayant pas dépassé le niveau d’enseignement inférieur.
L’étude souligne encore que les activités les plus répandues sur Internet sont la messagerie électronique, la documentation sur des produits ou services, les informations en ligne, les transactions bancaires et les services de voyage. Ainsi, 94 % des internautes luxembourgeois ayant utilisé internet au cours des 3 derniers mois l’ont utilisé pour envoyer ou recevoir des emails et 92 % se sont documentés sur des produits ou services. "75 % lisent ou téléchargent des informations en ligne, 69 % effectuent des transactions bancaires et 65 % utilisent des services de voyage", lit-on par ailleurs au sujet des utilisateurs luxembourgeois.
L’étude constate des différences de pratiques selon le sexe mais aussi selon l’âge. Les jeunes âgés de 16 à 24 ans dominent dans les pratiques telles que la radio / télévision en ligne, le téléchargement, le postage de messages, le partage de fichiers sur un site et les jeux en ligne. "Les moins jeunes, âgés entre 25 et 74 ans, effectuent plus souvent des opérations liées à une certaine autonomie financière telles que les transactions bancaires ou les services de voyage en ligne", apprend-on.
L’étude du niveau d’enseignement des personnes sondées montre que "toutes les activités sur la toile augmentent avec le niveau d’enseignement achevé, à l’exception des jeux en ligne et du postage de messages sur des chats, réseaux sociaux ou blogs".
Enfin, parmi les enseignements de cette étude, on apprend encore que, "en matière de commerce électronique, gouvernement en ligne et banque électronique, le Luxembourg est très bien positionné en comparaison européenne avec respectivement 68 %, 61 % et 63 % des particuliers âgés entre 16 et 74 ans ayant effectué de telles transactions au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête".