Le 21 février 2014, le site d’actualité et de débat européens Euractiv a publié un article "exclusif" qui explique en quoi "Bruxelles fait la sourde oreille sur les biocarburants", comme l’annonce son titre.
Par la procédure européenne d’Accès à l’information, Euractiv a eu accès à la recommandation du Centre commun de recherche (CCR), soumise le 10 octobre 2012, soit quelques jours avant la présentation de la proposition de la Commission européenne faite le 17 octobre 2012 visant à prendre en compte le facteur de Changement d’affectation des sols indirect (CASI) dans les directives Qualité du carburant et Energies renouvelables.
Euractiv affirme que la Commission européenne, et plus précisément le cabinet de la commissaire européenne en charge de la Recherche, a ignoré les recommandations du CCR, qui la mettaient en garde sur les conséquences de la politique européenne en matière de biocarburants, en termes de déforestation et de pénurie alimentaire et recommandaient à ce que ces défauts soient corrigés par l’introduction du facteur CASI, alors fortement contesté par l’industrie.
La CCR insistait pour que "le principe de la comptabilisation complète des gaz à effets de serre soit introduit dans la proposition d'amendements en y intégrant le CASI", selon les termes de la recommandation consultée par Euractiv. Cela devait augmenter les estimations sur les émissions provenant des cultures vivrières comme le sucre, les céréales et les huiles végétales, qui auraient été, selon la CCR, sous-évaluées par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). De même, il souhaitait que la réduction de la qualité et de la variété de l’alimentation, due au renchérissement des denrées occasionné par la production d’agrocarburants, soit prise en compte dans le facteur CASI.