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Economie, finances et monnaie - Marché intérieur
Paperjam s’est enquis auprès de Charles Muller, associé chez KPMG Luxembourg, de l’impact que pourrait avoir l’accord sur la directive UCITS V sur la place luxembourgeoise
28-02-2014


Le 25 février 2014, Parlement européen, Conseil et Commission parvenaient à un accord sur la révision de la directive sur les fonds d’investissements, la fameuse directive UCITS, qui en est ainsi à sa cinquième version. Le 28 février 2014, Paperjam s’est enquis auprès de Charles Muller, associé chez KPMG Luxembourg, des conséquences que pourrait avoir cet accord sur la place luxembourgeoise.www.paperjam.lu

Comme le rappelle Charles Muller, "le Luxembourg ne s’est pas opposé à ces règles" visant à mieux protéger les investisseurs, à harmoniser les règles et à responsabiliser les acteurs, "ni dans le contexte des fonds alternatifs ni dans celui des fonds UCITS". "Comme les règles seront maintenant les mêmes partout en Europe et que les fonds luxembourgeois devront continuer à utiliser une banque dépositaire au Luxembourg, je ne vois pas d’impact négatif pour notre place", explique-t-il à la journaliste Véronique Poujol, qui se demandait s’il s’agissait d’un "bon accord" du point de vue des Luxembourgeois. "Les devoirs et responsabilités accrues des dépositaires les inciteront probablement à recruter du personnel supplémentaire pour faire face à la charge de travail accrue, ceci d’ici 2016", augure même Charles Muller.

Un des points importants de l’accord trouvé porte sur l’encadrement et la limitation des bonus des gestionnaires. Charles Muller rappelle que le Luxembourg avait annoncé en avril 2013, par la voie du ministre des Finances d’alors, Luc Frieden, qu’il ne s’opposerait pas à ces dispositions dans la mesure où le nombre de gestionnaires susceptibles d’être concernés par ces restrictions était quasiment nul au Luxembourg. "À l’avenir, un gestionnaire qui ne souhaite pas être impacté par ces mesures devra rester hors d’Europe (ou en sortir) et ne pourra dès lors pas ou plus gérer de fonds UCITS", précise Charles Muller qui explique que "pour ceux qui souhaitent continuer, les règles étant les mêmes à Londres ou ailleurs dans l’Union, ce n’est pas cette limitation qui empêchera les gestionnaires de s’intéresser au Luxembourg".

De même, l’impact du renforcement de la réglementation dans l’industrie des OPCVM ne devrait pas se faire sentir particulièrement au Luxembourg dans la mesure où dans l’UE, "les règles sont et seront les mêmes partout" et qu’il existe dès lors un "level playing field", estime Charles Muller. En revanche, "c’est lorsque l’on sort des frontières de l’Union que les choses se corsent" selon lui. "Nous remplissons nos produits d’airbags de plus en plus nombreux, ce qui les rend de plus en plus sûrs mais également de plus en plus lourds et coûteux face à la concurrence de pays tiers", explique-t-il à la journaliste de Paperjam. Il faudra *éviter que le peu de revenus que les marchés financiers génèrent actuellement (avec surtout des taux d’intérêts très bas) se fassent 'bouffer' par les coûts, rendant ainsi ces produits financiers inattractifs", met-il en garde.