Lors du Conseil européen des 20 et 21 mars prochains, les chefs d’Etat ou de gouvernement discuteront de la compétitivité de l’industrie en Europe. Ils donneront aussi les premières orientations sur la politique climatique et énergétique après 2020.
Dans ce contexte, la fédération patronale FEDIL appelle, dans un communiqué publié le 17 mars 2014, "le Conseil européen à donner un signal fort pour la sauvegarde de l’industrie en Europe en appelant à un changement radical de la politique climatique qui pénalise gravement l’industrie manufacturière européenne."
La FEDIL est "en faveur d’une politique industrielle intégrée au niveau européen". Il s’agit de mieux coordonner les politiques à tous les niveaux, "afin d’éviter que des propositions contradictoires soient adoptées au niveau européen, comme c’est le cas en ce moment." La FEDIL veut "un cadre réglementaire qui permet aux entreprises de prospérer" mais "se révolte contre toute tendance protectionniste, interventionniste ou dirigiste." Son président, Robert Dennewald, hostile à toute forme de protectionnisme, estime en effet que "le succès économique de demain (…) dépend de marchés internationaux ouverts et accessibles, ce qui reflète la réalité au quotidien de nos entreprises."
Un des points à l’ordre du jour du Conseil européen sera le cadre réglementaire pour les politiques énergétiques et climatiques pour la période de 2020 à 2030, que la Commission européenne a présenté en janvier 2014. La FEDIL critique l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 40 %, "peu importe le résultat des négociations internationales", sur deux points : il est "à caractère unilatéral" et conçu "sans réorganisation majeure du système d’allocation des quotas d’émission de CO2". Elle craint que l’industrie manufacturière se ne se retrouve "dans une situation de déficit concurrentiel évident si le reste du monde ne suit pas l’Union européenne dans sa politique."
La FEDIL plaide donc "pour une réforme fondamentale du cadre réglementaire européen et, notamment, du système ETS, de sorte à évincer le surcoût y relatif au niveau des tarifs industriels d'électricité et à rétablir la sécurité de planification pour les industries innovantes et performantes, indépendamment de leur niveau de production."
"L’ETS sous sa forme actuelle encourage les entreprises à ne pas produire en Europe. Cette incitation à la délocalisation est inadmissible", estime René Winkin, secrétaire général de la FEDIL. Et de conclure : "Une part importante des écarts de prix sur l'énergie, défavorisant l'industrie européenne par rapport à ses concurrents étrangers, résulte de mesures politiques prises au cours des dernières années. Il appartiendra dès lors à la politique de redresser la barre si elle veut réussir sur ce chantier vital de la politique industrielle."