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Changement climatique - Énergie - Environnement
A la veille du Conseil européen de printemps, la Chambre des députés adopte une motion invitant le gouvernement à défendre des objectifs ambitieux et contraignants pour 2030 en matière de climat et d’énergie
19-03-2014


Lors de sa séance plénière du 19 mars 2014, la Chambre des députés a adopté une motion invitant le gouvernement à défendre des objectifs ambitieux et contraignants en matière de climat et d’énergie lors du Conseil européen des 20 et 21 mars 2014.

Ce texte, qui  avait été discuté longuement par les commissions parlementaires de l’Environnement de de l’Economie le 13 mars dernier, a été adopté avec les 25 voix des députés de la majorité, les députés du CSV et de déi Lénk s’étant abstenus, tandis que les 3 députés de l’ADR votaient contre.

Dans cette motion, les députés invitent le gouvernement à poursuivre les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2020, mais aussi à "plaider pour des objectifs communautaires ambitieux et contraignants pour 2030 en matière d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables (au moins 30 % de la consommation finale) et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (40 % comparé à l’année 1990)". Des objectifs qui sont précisément ceux sur lesquels le Parlement européen s’est prononcé le 5 février dernier.

Les parlementaires précisent que "l’objectif pour les énergies renouvelables au niveau national et en cas de nécessité les mesures de soutien financier y relatives seront fixées début 2016 suite à une évaluation dans ce domaine".

Le gouvernement est invité à "défendre ces objectifs contraignants lors des futures réunions au niveau communautaire, notamment lors du Conseil européen des 20 et 21 mars 2014".

Mais les députés, qui rappellent en introduction l’importance des importations en pétrole, gaz et charbon provenant notamment de Russie, ne perdent pas non plus de vue la question de la compétitivité que les industriels n’ont de cesse de brandir et ils invitent donc le gouvernement à "préserver la compétitivité de l’industrie et de l’économie européenne à court terme en prenant des mesures concrètes pour réduire le coût de l’énergie pour les entreprises et industries concernées, également en utilisant les potentiels en matière d’efficacité énergétique".

Convaincu que les objectifs proposés par la Commission européenne ne sauraient suffire pour limiter la hausse de la température à 2° C, le député Justin Turpel (déi Lénk) a déposé une motion encore plus ambitieuse. Une motion qui reprend les revendications de l’initiative Votum Klima et de Climate Action Network Europe. Le gouvernement y était invité à plaider pour que le Conseil européen soutienne un plan d’action à la hauteur de cet enjeu, visant une réduction des émissions internes de l’Union d’au moins 55 %, des objectifs contraignants de 45 % d’énergie renouvelable et  40 % d’économie d’énergie  d’ici 2030. Une motion en faveur de laquelle seuls les deux députés déi Lénk se sont prononcés et qui a donc été rejetée par 58 voix.

Marco Schank, ancien ministre délégué au Développement durable qui connaît bien le dossier, a expliqué l’abstention de son groupe politique, le CSV, par la volonté d’avoir plus d’informations – et ce avant 2016 - sur les moyens que le gouvernement entend mettre en œuvre au niveau national, notamment en matière d’énergies renouvelables, pour atteindre des objectifs que le CSV soutient par ailleurs. Un sujet qui sera plus amplement débattu à l’occasion d’un débat d’orientation qui portera prochainement sur la mise en œuvre du protocole de Kyoto.

Fernand Kartheiser (ADR), qui fait une distinction entre "idéologie verte" et "politique réaliste", a pour sa part dénoncé des "objectifs complètement irréalistes", tout en soulignant l’enjeu économique énorme qui est en jeu.

Du côté du gouvernement, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a remercié les députés pour cette initiative de soutien qui va renforcer la position du Premier ministre face à ses pairs au Conseil européen. Le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, a pour sa part notamment émis le vœu que la prochaine Commission européenne saura travailler de manière plus horizontale sur les questions de lutte contre le changement climatique, d’énergie et d’économie. Il a aussi mis en garde contre le risque de créer de nouvelles dépendances en voulant être moins dépendant en matière énergétique.