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Statistiques - Economie, finances et monnaie
Dans un flash de conjoncture, le STATEC estime à 2,1 % la croissance du PIB en 2013 et table sur une croissance proche de 3 % en 2014
24-04-2014


Dans un flash de conjoncture publié le 24 avril 2014, le STATEC estime qu’en 2013, la croissance économique s’est établie à 2,1 % au Luxembourg, un chiffre qui "conforte la tendance de reprise" entamée fin 2012 – début 2013. En 2012, le taux de croissance du PIB avait été négatif, à – 0,2 %.STATEC

Pour les analystes du STATEC, l'année 2014 bénéficiera d'un acquis de croissance relativement élevé, ce qui devrait permettre au PIB d'enregistrer une progression supérieure à celle de 2013. Ainsi, sur la base des données disponibles, l’acquis de croissance serait de 1,3 % pour 2014, ce qui est calculé sur la base d’une stabilisation du PIB à son niveau du 4e trimestre 2013. Les auteurs du flash observent qu’il faut remonter à 2007 pour retrouver un acquis de croissance aussi élevé.

Avec une progression moyenne de l'ordre de 0,6 % par trimestre, une hypothèse qui correspond au rythme de croissance observé sur l’ensemble de 2013, les analystes du STATEC estiment que la progression du PIB pourrait être proche de 3 % sur l'ensemble de 2014.

Une dynamique portée par les services non financiers, l’industrie et la construction

Au cours du dernier trimestre de 2013, le PIB luxembourgeois a progressé de 0,7 %, une dynamique que les auteurs de ce flash, Bastien Larue et Véronique Sinner, expliquent notamment par le fait que les services non financiers, mais aussi l’industrie et la construction, ont largement soutenu l’activité.

Les échanges de services non financiers ont très fortement progressé à la fin de 2013, ont pu constater les analystes du STATEC qui expliquent que ce sont en particulier les domaines des licences et brevets, certains services de transport ainsi que les services informatiques qui notent les évolutions les plus favorables.

Quant à l'industrie et à la construction, ces deux branches avaient opéré un certain redressement au cours des 2e et 3e trimestres et cette tendance s'est largement renforcée sur les derniers mois de l'année 2013.

Les premiers éléments disponibles sur le début de 2014 dans ces branches laissent penser aux analystes du STATEC qu'elles apporteront une contribution encore nettement positive à la croissance pour le 1er trimestre de l'année en cours.

Ainsi la production industrielle a-t-elle enregistré une hausse de 8 % sur les deux premiers mois de 2014 par rapport à la même période l’an dernier. Si cette reprise de la production industrielle intervient avec un certain retard au Luxembourg par rapport à la tendance relevée au  niveau de la zone euro, elle a effectué un très net rattrapage et compte parmi les plus dynamiques.

La production du secteur de la construction enregistre en janvier 2014 une hausse supérieure à 20 % sur un an, un résultat "impressionnant" qui s’explique par une production exceptionnellement faible en janvier 2013 en raison d’intempéries, mais pas seulement. Les analystes du STATEC y voient aussi les signes d’une amélioration de type conjoncturel et ils relèvent aussi que le secteur semble bénéficier d’une reprise certes timide au niveau européen après six années consécutives de baisse.

L’évolution des services financiers inquiète

En revanche, le solde des services financiers a "largement dévissé" sur un trimestre, observent les auteurs de ce flash qui notent que cette évolution, qui rejoint le repli de la valeur ajoutée affiché par le secteur financier, a "quelque chose d’inquiétant même si elle ne constitue pas encore une tendance lourde".

L'investissement a pour sa part fortement reculé au 4e trimestre, mais – comme c'est régulièrement le cas – ce mouvement est principalement lié aux transactions très volatiles sur avions et satellites. Si l'on corrige les données de ces effets non conjoncturels, il ressort que l'investissement présente un profil relativement stable au cours des derniers trimestres, observe le STATEC.

La consommation des ménages par tête a reculé en 2013

La consommation des ménages a progressé au 2e semestre 2013, mais les données du début d'année 2013 ont été revues à la baisse. Elle affiche au final une hausse de seulement 1,8 % sur l'ensemble de 2013, c'est-à-dire moins élevée que celle de la population résidente, qui dépasse 2 %. En d'autres termes, la consommation par tête a reculé l'année passée, résument les analystes du STATEC.

Le STATEC fait aussi le point sur les recettes publiques qui ont connu une progression un peu moins dynamique au 1er trimestre 2014 par rapport aux trimestres précédents, mais qui affichent, en comparaison annuelle, une hausse de 7 % par rapport au début de 2013. Une hausse qui équivaut à 230 millions d’euros et qui s’explique par une hausse des impôts sur les sociétés et une augmentation des impôts sur les ménages. En termes de TVA, les recettes provenant du commerce électronique, qui représentent désormais un tiers des recettes issues de la TVA, ont progressé de 15 % sur un an au premier trimestre 2014.

En termes d’inflation, le flash du STATEC relève que l’écart entre le Luxembourg et les pays frontaliers s'est considérablement réduit sur les derniers mois et devient quasi-nul depuis février 2014. Cet écart inflationniste demeure encore conséquent avec l'ensemble de la zone euro, en lien notamment avec les tendances déflationnistes observées dans certains Etats membres, comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. Les analystes du STATEC observent toutefois que si les anticipations d’inflation des ménages continuent à baisser dans la zone euro, elles sont orientées à la hausse au Luxembourg sur les derniers mois, probablement en lien avec la perspective d'une hausse de de la TVA à partir de 2015.