Après avoir été élu au Parlement européen en juin 2009 avec le plus grand nombre voix qu’un candidat a remportées à ces élections - 112 113 voix – Charles Goerens, la tête de liste des libéraux luxembourgeois du DP a été réélu le 25 mai 2014 avec 82 975 voix.
A entendre les réactions pour le moins déçues au soir des élections, la campagne du DP, entièrement axée sur sa personne et son nom, ne semble donc pas avoir eu le résultat escompté. Pour son parti, rien ne change cependant en termes de mandat, puisque le DP conservera son unique siège au sein de l’ALDE au Parlement européen.
Selon Charles Goerens, la campagne électorale a souffert d’ "interférences", parmi lesquelles il cite la controverse liée aux négociations sur l’accord de libre-échange que l’UE négocie avec les USA (TTIP). Un dossier qui le préoccupe, mais dans lequel il voit aussi potentiellement une chance d’imposer les standards européens.
Pour Charles Goerens, le nouveau Parlement européen hérite d’une grande responsabilité au vu de la montée des partis euro-critiques en Europe ; il s’engage pour sa part à œuvrer pour que l’ouvrage européen ne soit pas détruit.
Fils d’agriculteur, Charles Goerens, né en février 1952, s’est lancé dans le métier de son père, et c’est en tant que syndicaliste que pour la première fois il a goûté à la politique européenne ; c’est à ce titre en effet qu’il a représenté le Grand-Duché au Conseil européen des jeunes agriculteurs.
Sa carrière politique fut lancée avec brio, il y a 35 ans de cela, le 10 juin 1979, date à laquelle Charles Goerens a été élu premier sur la liste du Parti démocratique dans la circonscription Nord. Il a ensuite enchaîné les succès électoraux, et les mandats à la Chambre des députés, puisqu’il a été réélu en 1984, 1989, 1994, 1999 et 2004, puis en 2009 au Parlement européen,
Dix après son entrée en politique, en 1989, il devient président de son parti, poste qu’il conservera jusqu’en 1994.
C’est en 1982 que Charles Goerens obtient, en cours de législature et en remplacement de Jean Hamilius pour sa part appelé au gouvernement, un premier mandat au Parlement européen qu’il assumera jusqu’aux élections de 1984, et ce tout en conservant son mandat de député national. L’hémicycle européen comptait alors 434 députés, tandis que la Grèce rejoignait tout juste les Communautés européennes, portant le nombre d’Etats membres à 10.
Lorsqu’il retourne au Parlement européen en 1995, pour un deuxième mandat, Charles Goerens remplace, en cours de mandature, Lydie Polfer et ils échangent en quelque sorte leurs rôles car elle lui succède à la présidence du parti. Charles Goerens est alors coordinateur du groupe libéral dans le domaine des libertés politiques et des "Droits de l'Homme".
C’est aussi en 1995 qu’il se voit confier par le Premier ministre la rédaction d´un rapport sur le rôle des parlements nationaux au sein de l´Union européenne. Ce document présentera la position du Luxembourg en vue d'améliorer l'association des Parlements nationaux au processus décisionnel européen.
Candidat de son parti aux élections législatives et européennes du 13 juin 1999, il est élu député dans la circonscription du Nord sur la liste des démocrates. Les listes n’étaient pas alors séparées, et il a rejoint le Parlement européen à l’été 1999 pour être rappelé le 7 août de la même année pour entrer dans le gouvernement nouvellement constitué comme ministre de la Coopération, de l'Action humanitaire et de la Défense, et ministre de l'Environnement.
Lors des élections du 13 juin 2004, Charles Goerens est réélu à la Chambre des Députés. Il y est membre de la Commission des Affaires Etrangères et Européennes, de la Commission de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, de la Commission de l’Environnement et de la Commission des Finances et du Budget. Et depuis le 19 septembre 2006, Charles Goerens y a assumé la Présidence du Groupe parlementaire du DP après le départ de Henri Grethen à la Cour des Comptes.
Charles Goerens avait été très marqué par ses fonctions de Ministre de la Coopération et de l’Aide humanitaire entre 1999 et 2004..
Son engagement en matière d’aide au développement l’avait déjà conduit avant son élection en 2009 à assumer entre 2005 et 2008 la présidence du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO). Ce groupe de réflexion avait été créé en 1976 à l’initiative de quelques pays membres de l’OCDE pour promouvoir la concertation et animer le plaidoyer en faveur d’un soutien accru et durable de la communauté internationale aux pays du Sahel, puis de toute l’Afrique de l’Ouest.
En 2009, il devient logiquement membre de la commission "Développement" (DEVE), mais aussi de la commission "Droits de l'homme" (DROI), puis membre suppléant des commissions "Affaires étrangères" (AFET) et "Budget" (BUDG). Il développe une activité trépidante – 109 interventions en plénière, 5 fois rapporteur principal, 7 fois rapporteur fictif pour un texte législatif, 9 fois rapporteur d’un avis et 11 fois rapporteur fictif pour un avis. Il a fait 80 propositions de résolution, une déclaration écrite et a posé 26 questions parlementaires en une seule législative. Les centres de gravité de son activité : le financement de la coopération au développement, la situation des mineurs non accompagnés dans l'Union européenne, le financement de l’UE, la gestion des retours, etc.