L’Année européenne pour le développement était au cœur d’une conférence de presse donné par le ministre du développement, Romain Schneider, le 23 mai 2014. Le but de cette année 2015 est d'informer les citoyens européens sur la politique de l’UE en matière de coopération au développement. C’est également la dernière année de l’accomplissement des Objectifs pour le développement (OMD), à savoir notamment la réduction de la pauvreté dans le monde de 50 %, objectif qui ne sera assurément pas atteint.
Avec près de 53 millions d’euros annuels consacrés à l’aide publique au développement (APD), l’UE assure à elle seule la moitié de l’aide mondiale au développement. Romain Schneider a mis en avant les difficultés des Etats membres d’atteindre l’objectif selon lequel ils doivent allouer en moyenne 0,7 % de leur RNB à l’APD, alors que la moyenne européenne était de 0,41 % en 2013. Avec 1 %, le Luxembourg est en tête des Etats membres, une contribution "juste et importante" qui devrait être assurée les prochaines années, souligne Romain Schneider. A part le Luxembourg, seuls la Suède (1,02), le Danemark (0,85) et le Royaume-Uni (0,72) ont atteint cet objectif, les Pays-Bas (0,67) l’ayant manqué de justesse. La plupart des nouveaux Etats membres consacrent moins de 0,1 % de leur RNB à l’APD, comme la Lettonie (0,08) avec laquelle le Luxembourg veut coopérer étroitement, selon le ministre. Il a critiqué la tendance de certains pays à intégrer d’autres projets dans l’APD, comme le développement durable, estimant que l’APD doit être utilisée avant tout pour la coopération de développement.
Pour Ben Fayot, ambassadeur de l’Année européenne, cette année ne doit pas seulement dresser un bilan de l’OMD, mais "donner de nouvelles pistes" pour l’après-2015. Il a insisté sur "nécessité" de l’APD, estimant qu’on ne peut pas ignorer les problèmes liés à la pauvreté : "La pauvreté incite les gens à migrer et la guerre créée de l’instabilité. Ces problèmes vont nous toucher tôt ou tard". L’ancien député luxembourgeois a également pointé du doigt une certaine "incohérence" de la politique de développement "à l’intérieur de beaucoup de pays" où les différents ministères ont des "objectifs différents".
L’année européenne donnera aux 94 ONG agréées au Luxembourg une plus grande visibilité de leur travail, a souligné Armand Drews du Cercle de Coopération des ONG. Au total, la Commission européenne finance l’Année européenne de 2015 avec six millions d’euros. Le Luxembourg pourra prétendre à 80 000 euros, selon la direction de la coopération au développement.