L’inflation au Luxembourg préoccupe l’Union luxembourgeoise des entreprises (UEL) qui s’est dite "inquiète du décrochage inflationniste" du Grand-Duché tel que le prédisent les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne.
Dans un communiqué diffusé le 7 mai 2014, l’organisation patronale relève ainsi que selon ces récentes prévisions, comme d'ailleurs celles de l'OCDE, le Luxembourg devrait connaître "une inflation très supérieure à celle des autres pays de la zone euro". En 2014, son taux serait supérieur de 0,6 % par rapport aux autres pays de la monnaie unique pour atteindre 1,2 % en 2015.
"En clair, il s'avère dès maintenant que notre économie devra encaisser sur ces deux exercices un différentiel d'inflation – et donc une perte de compétitivité – de 1,8 %", s’alarme le communiqué qui souligne que, dans le même temps, "le Gouvernement demande aux entreprises d'augmenter les cotisations pour les absences de maladie de 0,5 % en 2015" et que "de surcroît, les entreprises subiront le choc d'une augmentation de TVA de 2 %".
Selon l’UEL, ces chiffres "prouvent" dès lors que "l’analyse du Gouvernement, selon laquelle l'inflation relativement basse permettrait de rétablir le système d'indexation sans dommage pour l'économie est fausse". En réalité, estime l’organisation patronale, "à politique constante, nos entreprises vont continuer à perdre du terrain par rapport à celles des pays voisins".
L’Union des entreprises rappelle d’ailleurs qu'entre 1999 et 2014, le différentiel d'inflation était "défavorable de 5,5 % par rapport à la zone euro, voire même de 10,2 % (soit plus de quatre tranches indiciaires) par rapport aux trois pays limitrophes".
Une évolution dont l'UEL se dit "fortement inquiète" et à laquelle elle assure rendre "attentive depuis des années et qui a été ignorée autant par le gouvernement précédent que dans la récente déclaration du Premier ministre sur l'état de la nation". Elle appelle ainsi le gouvernement "à prendre conscience de cette dégradation rampante qui est une des raisons profondes de notre chômage".
"A défaut de regagner les parts de marché perdues pendant les dernières années, les espérances gouvernementales en matière de croissance, de lutte contre le chômage et de rétablissement des finances publiques, publiées dans son Plan de stabilité et de croissance, s'avéreront totalement illusoires", conclut l’organisation patronale, qui "demande à rencontrer d'urgence le Ministre de l'Economie pour débattre avec lui des mesures concrètes qui pourraient maintenir la compétitivité de notre économie".