Le soutien au secteur laitier fait suite à deux mesures annoncées en août 2014 sous forme de retraits indemnisés de produits du marché : un budget de 125 millions d’euros sera consacré au soutien de certains fruits et légumes périssables et un budget de 30 millions d’euros aux pêches et nectarines, particulièrement touchées par des conditions climatiques défavorables. Les mesures répondent également à des appels de soutien lancés par l’organisation agricole européenne Copa-Cogeca.
"Les prix observés sur le marché européen des produits laitiers montrent que l'embargo russe commence à avoir un impact sur ce secteur. Dans un certain nombre de pays membres, on observe une baisse de revenus à l'exportation et il faut trouver de nouveaux débouchés. Le secteur européen des produits laitiers a besoin de temps et del’aide pour s'adapter", a expliqué le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos.
Le dispositif de stockage ("Private storage aid" en anglais) est prévu pour le beurre et le lait en poudre pour une durée de 90 à 210 jours dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), mais ne concerne pas le fromage. Or, les exportations de fromage européen vers la Russie ont représenté un montant d'un milliard d'euros en 2013, sur un total de 2,3 milliards pour l'ensemble des produits laitiers.
La Commission a annoncé des "mesures exceptionnelles" pour inclure les fromages destinés à l’exportation vers la Russie dans ce dispositif. Les principaux exportateurs sont les Pays-Bas, la Lituanie, la Finlande, la Pologne, le Danemark, l'Allemagne, l'Italie, la France et la Lettonie. Dans le cas des produits laitiers, le dispositif est différent de celui fruits et légumes périssables puisque les produits resteront disponibles à la vente à l'issue de la période de stockage.
La fédération des paysans en Allemagne Deutscher Bauernverband a salué les mesures qui donnent "un signal fort dans un marché qui est dans l’incertitude" et qui craint des "pertes à hauteur de plusieurs centaines de millions". Comme le Copa-Cogeca, le Bauernverband estime que le montant de près de 400 millions d’euros prévu dans le fonds de crise de la PAC ne suffira pas et appelle à mobiliser d’autres fonds, mais aussi à trouver de nouveaux marchés, dans son communiqué du 29 août 2014.