Dans une interview publiée le 2 septembre 2014 par le Tageblatt, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, a déclaré que les politiques d’austérité rigides ne sont pas une solution à la crise économique, mais que l’UE devrait trouver le moyen de rétablir l’équilibre budgétaire tout en investissant, cela pour éviter de mettre des freins à la croissance.
Jean Asselborn revient d’abord dans son interview sur le rencontre des sociaux-démocrates européens les 30 et 31 août 2014. Selon lui, tous les participants, dont le Président français François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls, ou encore le Président du Parlement européen Martin Schulz, étaient d’avis "que certes l’UE doit rééquilibrer les budgets, mais cela ne peut pas se faire aux dépens de la croissance". Il ajoute que pour la relance de l’économie et pour la création d’emploi, il faut des "perspectives sous forme d’investissements" au lieu de plans d’austérité.
Quand le ministre pense à la création d’emplois, il pense également à la lutte contre le chômage des jeunes, qui reste pour lui une "tâche principale de l’Union Européenne". Quant aux investissements qui sont censés renforcer l’économie et la croissance, ils devraient selon lui d’abord être soutenus par la Banque d’investissement européenne (BEI) ainsi que par des fonds européens ou nationaux. Les fonds qu’il évoque seraient destinés à des investissements dans les techniques de communication modernes, les hôpitaux ou les universités en Europe.
En outre, Jean Asselborn aborde le thème du populisme de droite qui prend de plus fortement partie à l’Union européenne. Selon lui, cette aversion naît de la conviction que l’UE n’arrive pas à faire baisser le chômage. "La politique d’austérité ne les a pas aidés. Les gens ne veulent plus écouter les discours des politiques et des institutions, ils veulent voir des actions concrètes." C’est pourquoi Jean Asselborn en déduit "que l’UE a besoin des budgets équilibrés mais aussi d’une flexibilité nécessaire".
Il ajoute qu’une telle flexibilité politique en matière budgétaire est aussi attendue de la nouvelle Commission européenne dont le président désigné, Jean-Claude Juncker, a annoncé un programme d’investissements de 300 milliards d’euros. Et de conclure que "maintenir la ligne dure des politiques d’austérité n’est pas dans l’intérêt de l’Europe".