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La confédération patronale européenne BusinessEurope appelle la nouvelle Commission européenne à concentrer son action sur la compétitivité, dans ses dix priorités pour la législature adressées à Jean-Claude Juncker
29-10-2014


BusinesseuropeLa confédération patronale européenne BusinessEurope appelle la nouvelle Commission européenne à concentrer son action sur la compétitivité de l’économie de l’UE, a-t-elle fait savoir en diffusant ses "dix priorités pour stimuler les investissements, la croissance et l'emploi", le 29 octobre 2014.

Dans ce plaidoyer adressé au président élu de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui entre officiellement en fonction le 1er novembre 2014, le patronat européen estime qu’il s’agit de "donner la priorité à la compétitivité". "La compétitivité doit être au centre du processus décisionnel si nous voulons vraiment améliorer l'environnement économique et construire une base industrielle forte et innovante avec des retombées positives dans tous les secteurs économiques et un marché unique des biens et services performant", lit-on dans le document.

Les dix priorités de BusinessEurope "pour stimuler les investissements, la croissance et l'emploi"

Au cours de la législature 2014 – 2019, l’Union européenne devra ainsi notamment, selon BusinessEurope :

  • faire de la compétitivité sa priorité et disposer d'une meilleure législation ;
  • améliorer sa gouvernance ;
  • renforcer sa base industrielle vers l'objectif de 20 % du PIB dans l'industrie d'ici 2020 ;
  • développer plus profondément son marché unique ;
  • assurer un meilleur accès aux marchés internationaux ;
  • assurer le bon fonctionnement de l'UEM et la poursuite des réformes structurelles dans les Etats membres ;
  • encourager la modernisation des marchés du travail, de l'éducation, de la formation et de la protection sociale ;
  • améliorer l'accès aux financements des entreprises, particulièrement des PME notamment via la mise en œuvre de l'union bancaire ;
  • prendre des mesures fermes pour atteindre des prix compétitifs et garantir l'accès à l'énergie en favorisant un accord international ambitieux sur le climat tout en s'assurant que l'UE ne se retrouve pas comme leader solitaire ;
  • et retrouver sa place de leader mondial en matière d'innovation notamment en associant l'accroissement de l'investissement en R&D avec une approche plus qualitative.

Les dix actions à mener dès 2015

Hormis ses dix priorités, la confédération patronale européenne suggère également à la nouvelle Commission dix actions à mener la première année de son entrée en fonction.

Ainsi pour 2015, BusinessEurope revendique entre autres une mise en place "rapide" de la nouvelle structure de la Commission en vue de "mieux coordonner les actions de tous les commissaires et [de] mettre vraiment l'accent sur la compétitivité dans toutes les nouvelles propositions européennes dès le premier jour".

Jean-Claude Juncker est par ailleurs appelé à présenter le plan d'investissement européen de 300 milliards d’euros annoncé pour Noël "en s'assurant qu'il améliore l'accès au financement pour les entreprises" et, simultanément, "à assurer une bonne mise en œuvre des mécanismes adoptés de l’Union bancaire". Pour le patronat européen, le nouveau président devra également "définir une feuille de route efficace permettant au Conseil de l'UE de statuer sur une rationalisation de la compétitivité industrielle dans toutes les politiques de l'UE".

Pour ce qui est des objectifs de l’UE en matière d’énergie et de climat à l’horizon 2030, BusinessEurope demande à la nouvelle Commission de proposer un paquet législatif "souple, susceptible d'être adapté aux résultats des négociations internationales de Paris en 2015 et à la réforme du système d'échange de quotas d'émission (SEQE) de l'UE de l'après 2020 afin que le SEQE soit le seul instrument de décarbonisation de l'industrie".

Une autre revendication de la confédération patronale, cette fois dans le domaine du commerce extérieur, est de travailler à la conclusion d'un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI ou TTIP) "ambitieux" qui inclue "les meilleures méthodes de protection de l'investissement". Il s’agira également pour la nouvelle Commission de "surveiller de près" le réexamen de la stratégie Europe 2020 afin d'élaborer un processus de coordination des politiques économiques "simplifié et ciblé" suivi par une "mise en œuvre réelle" de réformes visant à soutenir la croissance dans les Etats membres, souligne le patronat.

Au sujet de la protection des données à caractère personnel, BusinessEurope appelle à "trouver le juste équilibre" entre la protection de la vie privée et la libre circulation des données dans le cadre de la réforme actuellement négociée avec l’objectif de permettre à l'Europe "de valoriser le potentiel énorme découlant de l'utilisation de grands volumes de données".

Pour la confédération patronale, il est également urgent d’établir "un consensus sur un cadre européen des réformes sur le marché du travail national" et "à l’égard des politiques sociales", en se fondant notamment sur le principe de flexi-sécurité. BusinessEurope réclame par ailleurs que soit remis "sans délai" le programme d'amélioration de la règlementation (REFIT) et que soit améliorée l'évaluation de l'impact, en tenant compte les effets cumulés de la législation.

Enfin, pour la confédération patronale européenne, il s’agit pour la nouvelle Commission d’expliquer clairement la vision générale de la direction à prendre pour l'UE d'ici 2020. Cette "vision" devrait être traduite "dans un programme cohérent et pluriannuel qui donne la priorité à la compétitivité, la croissance et l'emploi", plaide encore BusinessEurope.