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Politique étrangère et de défense - Politique régionale
Tandis que le COREPER étend la liste de sanctions contre des séparatistes ukrainiens, la Commission européenne annonce une aide financière de 55 millions pour soutenir la politique régionale en Ukraine
01-12-2014


image d'illustration sur les sanctions imposees par l'UE à la Russie en raison de la crise ukrainienne (source: conseil de lue)Le Comité des représentants permanents des Etats membres auprès de l’Union européenne (COREPER) a étendu le 28 novembre 2014 la liste de sanctions contre des séparatistes ukrainiens, selon un communiqué. Il s’agit de de 13 personnes et cinq entités impliquées dans les élections organisées par les séparatistes dans l'est de l'Ukraine le 2 novembre, jugées "illégales" par l’Union européenne. Sur la liste figure entre autres Alexandre Kofman, le vice-président du Parlement de la République autoproclamée de Donetsk, qui a été candidat aux élections ainsi que certains "ministres" de la "République populaire de Donetsk". Celle-ci a également été ajoutée à la liste tout comme des organisations ayant présenté des candidats aux élections (comme le "Donbass libre"), ou encore l'organisation "Paix pour la région de Lougansk" qui a organisé ces élections.

Avec leurs actions, les personnes concernées ont "activement soutenu des actions et des politiques qui mettent en péril l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine, et déstabilisent davantage l'Ukraine", estime l’UE.

Les noms des personnes et entités ont été publiés le 29 novembre 2014 au Journal officiel de l'UE. L’accord politique d’élargir la liste des sanctions a été trouvé lors du Conseil Affaires étrangères du 17 novembre 2014, selon les conclusions du Conseil sur l’Ukraine. Cette décision porte à 132 le nombre de personnes faisant l'objet de sanctions de l'UE et à 28 le nombre d'entités dont les avoirs ont été gelés par l'UE, après un renforcement des sanctions économiques contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes ukrainiens, en septembre 2014. Ces sanctions consistent en un gel des avoirs dans l'Union européenne, doublé d'une interdiction de visas d'entrée ou de transit par le territoire de l'UE pour les individus visés.

"L’UE et la communauté internationale doivent rester fermes. C’est pourquoi les sanctions ont été élargies", a déclaré le commissaire de la politique du voisinage, Johannes Hahn, lors d’une conférence de presse le 1er décembre 2014, après une visite de deux jours en Ukraine.

Une aide de 55 millions d'euros pour soutenir la compétitivité des régions en Ukraine

En même temps, la Commission européenne a annoncé le 27 novembre 2014 d’accorder à l’Ukraine une aide financière à hauteur de 55 millions pour soutenir la décentralisation et la politique régionale. La somme sera versée en quatre tranches entre 2015 et 2018 et contribuera à la mise en œuvre de la Stratégie de l’Etat pour le développement régional, adopté en août 2013 par le gouvernement ukrainien. Il s’agit d’améliorer la législation en matière de politique régionale et de fournir des financements prévisibles et stables aux régions, explique le communiqué, qui ajoute que l’UE soutient la politique régionale en Ukraine depuis six ans dans le cadre de différents programmes.

L’argent est destiné à renforcer la compétitivité des régions, la cohésion territoriale socio-économique et l’efficacité de la gouvernance de l’Etat en matière de développement régional, selon les propos du commissaire de la politique du voisinage, Johannes Hahn. Celui-ci a estimé que l’UE "n’est pas seulement un donateur pour l’Ukraine", mais qu’elle veut quelque-chose en contrepartie, à savoir des "opportunités d’investissement".

Cette politique de décentralisation s’inscrit dans les objectifs de l’UE qui imaginerait  "une nouvelle Ukraine, décentralisée, fédéralisée, dans le paysage européen", selon les propos de l’ancien président du Conseil européen, Herman van Rompuy, qui s’est exprimé dans une interview au quotidien Le Monde du 1er décembre 2014.