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Institutions européennes
Jean Asselborn table sur un accord pour la mi-février au sujet du bâtiment Jean Monnet, mais il indique aussi que les négociations en cours avec la Commission concernent plus largement l’avenir de la présence des institutions européennes à Luxembourg
22-01-2015


Dans un article titré "La Commission vers la Cloche d’Or" paru dans son édition datée du 21 janvier 2015, le Quotidien revenait sur le déménagement prochain des plus de 1700 agents de la Commission européenne du bâtiment Jean Monnet.Le bâtiment Jean Monnet à Luxembourg / Source : cvce.eu (c) Union européenne, 1995-2013

La Commission européenne avait en effet annoncé en février dernier qu’elle entendait  ne pas renouveler le bail du bâtiment Jean Monnet avec le Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Kirchberg à son échéance, fin 2014.

Dans son article du 21 janvier, le journaliste Erwan Nonet rappelait que "la présence d'amiante pose de graves problèmes". Il évoquait ainsi le cas de deux employés ayant travaillé pendant des années dans ce bâtiment et étant "malades du fait de la présence de cet amiante".

Le journaliste indiquait aussi qu’un groupe de travail réunissant des hauts fonctionnaires luxembourgeois et européens avait été mis sur pied l'été dernier pour trouver une solution en attendant la construction du bâtiment Jean-Monnet 2 dont la première phase ne sera pas achevée avant 2019 et la seconde avant 2023. Il évoquait ensuite la forte probabilité que les employés du Jean Monnet déménagent vers plusieurs bâtiments situés dans le quartier de la Cloche d’Or.

"Rien n'est fait", précise Jean Asselborn qui table sur un accord de principe pour la mi-février

Au lendemain de la publication de cet article, le Quotidien, mais aussi le Luxemburger Wort et le Tageblatt avaient été en contact avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, et précisaient ces informations.

Le ministre a ainsi indiqué avoir rencontré à plusieurs reprises depuis le mois de novembre Kristalina Georgieva, vice-présidente de la Commission en charge du budget et des ressources humaines.  "Je l'ai vue à quatre reprises, dont la dernière fois lundi au Conseil Affaires extérieures", a confié le ministre, tout en assurant que ces rencontres régulières n’avaient pas encore abouti à des décisions concrètes. "Rien n'est fait. La Cloche d'or est une option sérieuse, mais il y a également des bâtiments au Kirchberg, par exemple, qui pourraient accueillir certains services. Ce qui est certain, c'est que les bureaux qui seront choisis seront tous situés dans la capitale", a-t-il confié à Erwan Nonet.

"Notre objectif est de parvenir à une conclusion au plus tard à la mi-février", rapportent les trois journalistes qui ont pu s’entretenir avec le ministre qui a rappelé que le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères coordonne les volets technique et financier de ce sujet, en collaboration avec le ministère des Finances et l'administration des Bâtiments publics. Jean Asselborn a aussi précisé que cet accord de principe devrait ensuite obtenir le feu vert du conseil de gouvernement luxembourgeois et de la Commission.

Dans les négociations qui portent plus largement sur l’avenir des institutions européennes à Luxembourg, "il n'est pas question d'affaiblir la présence de l'Europe au Luxembourg, mais au contraire de fortifier ce que l'on a"

Mais le ministre a aussi souligné que l’enjeu des négociations en cours dépassait largement la solution à trouver pour de nouveaux locaux pour le personnel du Jean Monnet. Il s’agit en effet de l’avenir des institutions au Luxembourg. "Nous travaillons sur un paquet avenir portant sur la présence des institutions européennes à Luxembourg. Ce n'est pas que l'accord Polfer-Kinnock soit mauvais, mais il est peut-être temps de voir plus loin", a expliqué le ministre des Affaires étrangères. Selon cet accord qui date de 2003, la Commission s'engageait à ce que 3 400 personnes au moins soient fixées à Luxembourg jusqu'en 2010. L’enjeu est maintenant de définir quelle sera la présence de l’UE à Luxembourg dans les vingt prochaines années, et plus précisément de déterminer "quels services de la Commission seront installés à Luxembourg à l’avenir, avec combien de personnes de quels grades".

Pour le ministre, "il n'est pas question d'affaiblir la présence de l'Europe au Luxembourg, mais au contraire de fortifier ce que l'on a". Selon le Quotidien, Jean Asselborn milite pour attirer de nouvelles structures. "Nous avons des atouts à faire valoir et il faut creuser des pistes, je pense notamment à tout ce qui touche les nouvelles technologies", rapporte Erwan Nonnet selon ce que souhaite le ministre, "c'est faire venir au Luxembourg des emplois en nombre, mais aussi en qualité".