"Il n’y a pas de nécessité urgente d’agir" sur la dette grecque, a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la télévision allemande ARD le 26 janvier 2015. Cette question "ne figure pas sur l'écran radar de la Commission. Je ne crois pas qu'il y aura une majorité dans la zone euro pour une restructuration de la dette", a-t-il estimé lors d’une interview au journal télévisé du soir. Jean-Claude Juncker a été interrogé suite aux élections législatives en Grèce et la désignation comme Premier ministre d’Alexis Tsipras, le chef de file de la gauche radicale qui a réclamé à maintes reprises une restructuration de la dette grecque. Détenue principalement par l'Allemagne et la France, elle représente 177 % du PIB grec et s’élève à plus de 300 milliards d’euros.
Le président de la Commission a ajouté que la Grèce "n’a pas besoin d’une réduction de dette", puisque les durées de crédits ont été prolongées jusqu’en 2020 et qu’elle profite de taux d’intérêt très bas. "La Grèce a un nouveau gouvernement qui va devoir s'orienter vers les engagements" que l’ancien gouvernement avait pris précédemment, "et nous devons poursuivre" le travail avec Athènes "dans l'intérêt de tous", a ajouté Jean-Claude Juncker, qui s’était entretenu le même jour avec Alexis Tsipras pour le féliciter.
Quant à la question de la journaliste si l’Allemagne devrait un jour payer pour la dette grecque, il l’a exclue avec véhémence, rappelant que la Grèce "a pris des engagements pour un certain nombre de réformes". Elle a fait "des progrès considérables ces dernières années. Il ne faut pas maintenant revenir en arrière, mais travailler sur cette base afin de rendre possibles d'autres progrès -- aider la Grèce à avoir plus de croissance, plus d'emplois, plus d'investissements", a-t-il ajouté.
Interrogée sur une possible sortie de la Grèce de la zone euro, à laquelle se préparerait, selon des fuites de presse, le gouvernement allemand, Jean-Claude Juncker a souligné que "cette question ne se pose pas" et qu’il s’agissait de "bavardages". Il a rappelé que l’UE a su éviter cette situation il y a deux ans dans des "conditions biens pires" et que le gouvernement allemand n’aurait pas intérêt à voir la Grèce hors de l’euro.