La présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga, a rencontré le 26 février 2015 le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel à Luxembourg. Il s’agit de sa première visite officielle dans un Etat membre de l’UE depuis sa prise de fonction le 1er janvier 2015.
Lors de la conférence de presse qui a suivi cette rencontre, elle a indiqué que la Suisse a entamé des "consulations intensives" avec la Commission et son président Jean-Claude Juncker sur la votation populaire du 9 février 2014 contre "l’immigration massive" qui implique une remise en cause de l'Accord de libre circulation des personnes (ALCP) entre l’UE et la Suisse. La Suisse avait notamment déposé à l’été 2014 à la Commission européenne une demande de révision de l’ALCP que l’UE a déclinée. Simonetta Sommaruga a rencontré Jean-Claude Juncker le 2 février 2015 à Bruxelles, où les deux dirigeants avaient constaté que les positions restaient "éloignées". Le gouvernement helvétique a entretemps adopté un mandat de négociations avec l’UE concernant l’ALCP.
La Suisse est "très reconaissante" pour le début de ces consultations, a indiqué Simonetta Sommaruga. "C’est dans l’intérêt de la Suisse et de l’UE qu’on arrive à une solution. Ce sera une tâche difficile et exigeante". La présidente suisse a souligné l’importance de "se consulter en direct" avec les Etats membres de l’UE et non seulement avec la Commission européenne, évoquant un "travail diplomatique intensif" que la Suisse doit entreprendre. L’objectif n’est pas, selon elle, de négocier, mais de sensibiliser les Etats membres pour la "situation particulière" de la Suisse et de susciter la compréhension. "Je veux faire comprendre comment la Suisse a profité de l’immigration, mais que le peuple suisse a adopté une attitude critique", a-t-elle dit.
Xavier Bettel a pour sa part insisté sur les relations "excellentes" avec la Suisse, un des partenaires commerciaux les plus importants du Luxembourg. Il a appelé à trouver une "solution pragmatique", tout en soutenant la voie des "consultations" avec les Etats membres pour se rapprocher et construire des ponts. La votation populaire "pose des questions" et le chemin "ne sera pas facile", a reconnu le Premier ministre.
La présidente suisse a également eu un échange avec le vice-Premier ministre Étienne Schneider, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, le ministre de la Justice Félix Braz, ainsi que le ministre des Finances, Pierre Gramegna, indique un communiqué du gouvernement. Les discussions ont porté sur des thèmes économiques et financiers, la démocratie directe, la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE au deuxième semestre de 2015 ainsi que l’actualité politique internationale.