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Statistiques - Opinion
Un sondage du Parlement européen indique que les citoyens sont de plus en plus sensibles tant aux affaires européennes qu'aux activités du Parlement européen
13-02-2015


Parlement européenUne majorité de citoyens européens ont salué le rôle joué par le Parlement européen lors de l'élection du nouveau Président de la Commission, selon l'enquête dite Parlemètre 2014 publiée le 13 février 2015.

Le Parlemètre du Parlement européen (EB/PE 82.4) est une enquête annuelle menée en face-à-face par TNS opinion dans les 28 pays de l'Union européenne auprès de 27 801 citoyens. Le terrain de cette enquête a eu lieu entre le 29 novembre et le 9 décembre 2014.

L’enquête, qui fait suite aux élections européennes de mai et à l'inauguration de la Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker, montre que les citoyens sont de plus en plus sensibles tant aux affaires européennes qu'aux activités du Parlement. Elle rapporte que davantage d'Européens estiment que leur voix compte désormais dans le processus de décision de l'UE. Plus de la moitié des participants ont affirmé que faire partie de l'UE était positif. Cependant, les connaissances concernant le Parlement européen restent limitées.

Un "effet élections européennes" dans le souvenir médiatique du Parlement européen

Selon l’enquête, tout comme ce fut le cas à la suite du scrutin européen de 2009, on constate fin 2014 un important "effet élections européennes" dans le souvenir médiatique du Parlement européen, qui est présent dans l’esprit de 58 % des Européens, soit une hausse de 11 points depuis juin 2013.

Au niveau national, le souvenir médiatique du Parlement européen connaît les plus fortes augmentations en Slovénie (86 %, +23) et au Luxembourg (78 %, +21), ainsi qu’en Pologne (56 %, +21) et en Estonie (75 %, +19). Il est également en forte augmentation en France (44 %, +18) bien que ce pays soit le seul avec l’Irlande (47 %, +3) à se trouver sous la barre des 50 % de répondants qui ont récemment entendu parler du Parlement européen.

Les Européens qui déclarent ne pas se souvenir d’avoir récemment entendu parler du Parlement européen ne sont plus que 40 % (-10 points par rapport à juin 2013). Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à  22 %, 19 points de moins par rapport à juin 2013. En France, il s’élève à 55 % (-17 points par rapport à juin 2013) et en Belgique à 34 % (-9 points).

Une grande majorité des Européens se sentent peu informés au sujet du Parlement européen

Toutefois, cette enquête révèle que si l’on a entendu parler du Parlement européen, on ne se sent pas pour autant bien informé à son sujet. En effet, une grande majorité d’Européens, 67 %, ne se considère pas bien informée sur ses activités.  Au niveau national, il n’y a qu’en Lituanie qu’une majorité de répondants se dit bien informée, à 52 %. Les personnes interrogées en France sont quant à elles les moins nombreuses à se sentir bien informées sur les activités du Parlement européen, à 19 %. Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à 47 % (+2 points par rapport à juin 2013).

Image et rôle du Parlement européen

L’image qu’ont les Européens du Parlement européen demeure majoritairement neutre (43 %). C’est le cas dans 21 États membres, dont le Luxembourg, où ce chiffre s’élève à 47 %, soit un plus de 7 points. L’image positive est plus forte que l’image négative dans 23 États membres. Au Luxembourg, l’image positive s’élève à  41 % (- 2 points) et celle négative est demeurée stable à 12 %. En revanche, l’image négative est plus importante que l’image positive en Grèce, au Royaume-Uni, en France et aux Pays-Bas.

Interrogés sur le rôle qu’ils souhaitent voir jouer par le Parlement européen à l’avenir, une large majorité d’Européens se prononce toujours en faveur d’un rôle plus important (47 %, -2 par rapport à juin 2013). En revanche, plus d’un quart des répondants considère qu’il devrait jouer un rôle moins important. Cette réponse est en augmentation dans 26 États membres. Au Luxembourg, 60 % (+ 5 points par rapport à juin 2013) des sondés souhaitent voir le Parlement européen jouer un rôle plus important. En revanche, 18 % des interrogés (+ 9 points) estiment qu’il devrait jouer un rôle moins important.

Connaissance du Parlement européen en progression

La connaissance que les Européens ont de la structure et du fonctionnement du Parlement européen est en progression depuis juin 2013. En effet, 48 % des répondants savent que les députés européens siègent en fonction de leurs affinités politiques dans l‘hémicycle, soit une augmentation de 5 points par rapport à juin 2013. Ils sont 35 % (-4) à penser qu’ils siègent en fonction de leur nationalité. Au Luxembourg, 60 % (+ 13 points) des interrogés estiment que les députés européens siègent au Parlement européen en fonction de leurs affinités politiques, contre 34 % (-7 points) qui estiment que les députés y siègent en fonction de leur nationalité

Pour la première fois, la majorité des répondants considère que les décisions du Parlement européen sont prises sur base des affinités politiques de ses membres. Désormais, ce sont 40 % des Européens qui partagent cette opinion (44 % au Luxembourg) contre 38 % qui estiment que ses décisions sont prises en fonction des intérêts des États membres desquels sont issus les députés européens (42 % au Luxembourg).

L’élection du Président de la Commission sur base des résultats des élections européennes : un progrès pour la démocratie européenne selon une majorité de réponses

Une nette majorité de réponses (63 %) se dégage dans tous les États membres pour considérer que l’élection du Président de la Commission sur base des résultats des élections européennes représente un progrès pour la démocratie européenne. Néanmoins, 18 % qui ne le partagent pas, et 19 % sont sans opinion. Au niveau national, les personnes interrogées au Luxembourg sont les plus en faveur de cette analyse (81%). Ici, "l’effet Juncker" a pleinement joué. Les répondants au Royaume-Uni sont les plus nombreux à ne pas être d’accord avec celle-ci, à 28 %.

Eléments de l’identité européenne : les valeurs de démocratie et de liberté en tête

Interrogés sur les éléments de l’identité européenne, les Européens placent nettement en tête les valeurs de démocratie et de liberté (47 %, +7 par rapport à juin 2013) qui progressent dans 22 États membres. La monnaie unique (40 %, -2), qui occupait cette première place il y a un an, est désormais en seconde position, mais demeure un facteur important d’identité pour tous les pays de la zone euro. La culture arrive en troisième position (28 %, +2), suivie de l’histoire (24 %, -3), des succès de l’économie européenne (20 %, -1) et de la géographie (18 %, -5). Au Luxembourg, les valeurs de démocratie et de liberté occupent avec l’euro la première place (55 %), suivis par la culture (31 %).

Autres questions posées

Drapeaux des États membresL’appartenance à l’UE est perçue comme une bonne chose par une majorité absolue d’Européens (54 %), y compris dans les Etats membres qui ne font pas partie de la zone euro. Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à 83 %, soit une progression de 12 points depuis juin 2013.

Interrogés, comme en 2013, sur le fait de savoir s’ils pensent que leur voix compte, 58 % estiment que leur voix compte dans leur pays et ils sont 41% à penser que leur voix compte dans l’UE. Au Luxembourg et en Belgique, ce chiffre s’élève respectivement à 53 % et 39 %.

La lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (54 %, +3 depuis juin 2013), deux phénomènes en constante progression, demeure dans 25 États membres la première politique à mener en priorité par le Parlement européen. Elle est cependant devancée par la lutte contre le changement climatique au Danemark et en Suède, et par une politique de sécurité et de défense permettant à l'UE de faire face aux crises internationales en Estonie. La coordination des politiques économiques, budgétaires et fiscales repasse en seconde position (31 %, +1) aux dépens de la protection renforcée du consommateur et de la santé publique (30 %, -3). On trouve ensuite, la lutte contre le terrorisme dans le respect des libertés individuelles, à 29 % (+4). Au Luxembourg, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (53 %) est suivie par la lutte contre le terrorisme dans le respect des libertés individuelles (36 %) et la coordination des politiques économiques, budgétaires et fiscales (32 %).

Pour les Européens, la protection des droits de l’homme (60 %) est, de très loin, la première des valeurs à défendre par le Parlement européen. Viennent ensuite l’égalité homme-femme (36 %) et à la liberté d’expression (34 %), qui sont également en augmentation. Au Luxembourg, la protection des droits de l’homme (59 %) précède l’égalité homme-femme (47 %) et la liberté d’expression (40 %).

Enfin, interrogés sur la situation de leur pays s’il était en dehors de l’Union européenne, une majorité se dégage pour dire que leur pays ferait "moins bien" sans l’UE dans 11 des 15 domaines testés. Dans 4 autres domaines, c’est une majorité qui estime que leur pays ne ferait "ni mieux ni moins bien" s’il était en-dehors de l’UE. Ils se sont en revanche montrés très partagés entre "mieux" et "moins bien" dans les 3 domaines suivants : l’inflation et le coût de la vie, l’immigration et l’agriculture.