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Changement climatique - Énergie - Environnement
Claude Turmes met en garde contre une "Union de l’énergie nucléaire", à la veille de la présentation du nouveau cadre stratégique pour une Union de l’énergie par la Commission européenne
24-02-2015


rtlL’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes (Verts) a critiqué la politique énergétique de l’UE, à la veille de la présentation du nouveau cadre stratégique pour une Union de l’énergie par la Commission européenne. Sur les ondes de RTL, il a reproché le 24 février 2015 à l’UE de vendre l’énergie nucléaire comme une réponse à la crise avec la Russie. "L’énergie nucléaire est une technique d’hier. C’est inacceptable qu’elle soit au centre de la politique énergétique alors qu’on a de meilleures solutions", a-t-il dit. "J’espère que l’Union de l’énergie ne devient pas une Union de l’énergie nucléaire", a-t-il ajouté.

Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission chargé de l’Union de l’énergie, doit présenter le 25 février 2015 le nouveau cadre stratégique pour une Union de l’énergie. Selon le programme de travail de la Commission pour 2015, ce cadre devrait décrire les actions visant à assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie, à réduire la dépendance à l’égard des importations en provenance de pays tiers, à poursuivre l’intégration des marchés nationaux de l’énergie, à  renforcer l’efficacité énergétique ou encore à favoriser la décarbonisation du bouquet énergétique. Pour rappel, la dépendance énergétique de l’UE est d’environ 50 % et la Russie est le fournisseur le plus important, devant la Norvège. La création d’une Union de l’énergie est une des dix priorités du président de la Commission, Jean-Claude Juncker.

Si Claude Turmes est d’accord avec les objectifs du cadre stratégique, selon RTL, il critique pourtant les moyens pour les atteindre. Il s’est dit "radicalement opposé" à une stratégie qui présenterait l’énergie nucléaire comme une réponse à la crise avec la Russie ou au changement climatique, d’autant plus que c’est l’année de la grande conférence pour le climat, qui a lieu en décembre 2015 sous présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, et lors de laquelle un accord mondial doit être trouvé pour prendre le relai du protocole de Kyoto qui expire en 2020.

Dans l’interview, Claude Turmes, qui a été rapporteur de la directive sur l’efficacité énergétique, appelle la Commission à investir plus dans l’efficacité énergétique, notamment dans l’isolation thermique des maisons, ce qui favoriserait de plus la création d’emplois et éviterait de transférer de l’argent à des "régimes dictatoriaux douteux". "Une grande partie du gaz en Europe est utilisé pour chauffer des maisons mal isolées", a-t-il critiqué, tout en dénonçant des accords avec des pays comme le Turkménistan ou l’Azerbaïdjan. Pour rappel, le Conseil européen s’est mis d’accord en octobre 2014 sur un objectif non contraignant de 27 % en matière d’efficacité énergétique.

L’eurodéputé luxembourgeois appelle l’UE à donner la priorité aux énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les interconnexions. Il estime que "80 à 90 % des réponses au changement climatique et à la crise avec la Russie se trouvent en Europe".