En un an, le nombre de demandeurs d’asile enregistrés dans l’Union européenne (UE) a augmenté de 191 000 personnes (+44 %) pour atteindre le nombre record de 626 000 demandeurs en 2014. En particulier, le nombre de Syriens a augmenté de 72 000 personnes, passant de 50 000 demandeurs en 2013 à près de 123 000 en 2014. Ces données sur les demandeurs d’asile dans l’UE ont été publiées le 20 mars 2015 dans un rapport d'Eurostat, l’office statistique de l’UE.

Un tiers des demandeurs d’asile dans l’UE a fait sa demande en Allemagne.

En 2014, le plus grand nombre de demandeurs d’asile a de loin été enregistré en Allemagne (202 700 demandeurs, soit 32 % de l’ensemble des demandeurs), suivie de la Suède (81 200, soit 13 %), de l’Italie (64 600, soit 10 %), de la France (62 800, soit 10 %) et de la Hongrie (42 800, soit 7 %). Il convient d’observer que ces cinq États membres ont connu des tendances différentes l’année dernière. Le nombre de demandeurs d’asile en 2014 a plus que doublé par rapport à 2013 en Italie (+143 %) ainsi qu’en Hongrie (+126 %) et a augmenté significativement en Allemagne (+60 %) et en Suède (+50 %), alors qu’en France, il a diminué de 5 %.

Au Luxembourg, en 2014, 1 150 demandeurs d’asile ont été comptés (0,2 % de l’ensemble des demandeurs), ce qui constitue un plus de 7 % par rapport à 2013. En Belgique, le nombre de demandeurs d’asile s’élève à 22 710 en 2014 (3,6 % de l’ensemble des demandeurs), soit un plus de 8 % par rapport à 2013.

En proportion de la population de chaque État membre, les taux les plus élevés de demandeurs ont été enregistrés en Suède (8,4 demandeurs d’asile pour mille habitants), bien devant la Hongrie (4,3), l’Autriche (3,3), Malte (3,2), le Danemark (2,6) et l’Allemagne (2,5). À l’opposé, les taux les plus faibles ont été observés au Portugal, en Slovaquie et en Roumanie. En 2014, on dénombrait 1,2 demandeur d’asile par millier d’habitants dans l’UE. Au Luxembourg et en Belgique, un taux de 2,1 seulement a été enregistré. En France, il y a eu en 2014 1 demandeur d’asile pour mille habitants.

Plus de 70 000 Syriens ont demandé l’asile en Allemagne ou en Suède

La Syrie (122 800 demandeurs d’asile, soit 20 % du nombre total de demandeurs) est restée le principal pays d’origine des demandeurs d’asile. Sur les 122 800 Syriens qui ont demandé l’asile dans l’UE en 2014, environ 60 % ont été enregistrés dans deux États membres: en Allemagne (41 100) et en Suède (30 800). Les Syriens représentaient également la principale nationalité des demandeurs d’asile en Belgique, en Bulgarie, au Danemark, en Espagne, à Chypre, aux Pays-Bas, en Autriche, en Roumanie et en Slovénie.

L’Afghanistan (41 300 demandeurs d’asile, soit 7 % du nombre total de demandeurs) est devenu le deuxième pays d’origine des demandeurs d’asile dans l’UE en 2014. Sur les 41 300 Afghans ayant demandé l’asile dans l’UE en 2014, 9 700 ont été enregistrés en Allemagne et 8 800 en Hongrie.

Avec 37 900 demandeurs d’asile (soit 6 % du total de l’UE) en 2014, le Kosovo complète le top 3 des pays d’origine des demandeurs d’asile dans l’UE, alors que le pays est considéré comme sûr et que l’UE y est très présente. Plus de la moitié des demandeurs d’asile kosovars ont demandé l’asile en Hongrie (21 500).

Dans certains États membres, au moins la moitié des demandeurs provenaient d’un même pays. En 2014, c’était le cas à Chypre (57 % des demandeurs étaient originaires de Syrie), en Bulgarie (56 % originaires de Syrie), en Hongrie (50 % originaires du Kosovo) et en Pologne (50 % originaires de Russie).

Au Luxembourg, en 2014, la Bosnie-Herzégovine (170 demandeurs d’asile, soit 15 % du nombre total de demandeurs) est le principal pays d’origine des demandeurs d’asile, suivie par le Monténégro (145, soit 13 %) et le Kosovo (140, soit 12 %), trois pays considérés comme sûrs et étant soit candidats à l’adhésion à l’UE soit considérés comme ayant une perspective d’adhésion. En France, 8 % des demandeurs provenaient de la République démocratique du Congo (5 210), suivie par la Russie (4 050, soit 6 %) et le Bangladesh (36 775, soit 6 %).

Près de la moitié des décisions de première instance ont été positives en 2014

En 2014, dans l’UE, 45 % des décisions de première instance concernant les demandes d’asile ont été positives (sur les 27 États membres de l’UE pour lesquels les données sont disponibles, 360 000 décisions de première instance ont été prises, dont 163 000 ont accordé le statut de réfugié, la protection subsidiaire ou l’autorisation de séjour pour raisons humanitaires). Avec 66 300 décisions de première instance accordant un statut de réfugié protégé (soit 41 % de toutes les décisions positives de première instance), les Syriens ont été les principaux récipiendaires dans l’UE, en 2014.

Au Luxembourg, près de 14 % des décisions de première instance (120 de 885) ont été positives (41 % en Allemagne, 40 % en Belgique, 22 % en France). Les trois premières nationalités des récipiendaires de décisions positives en première instance au Grand-Duché sont les suivantes : la Syrie (40, soit 34 %), l’Erythrée (15, soit 12 %) et l’Irak (10, soit 8 %). Les demandeurs d’asile en provenance des Blakans occidentaux sont en général déboutés. En Allemagne, en Belgique et en France, les Syriens ont  également été les principaux récipiendaires, avec respectivement 59 %, 21 % et 13 %.

Si la proportion de décisions positives varie fortement entre États membres, il faut rappeler que le pays d’origine des demandeurs diffère aussi grandement d’un État membre à l’autre et que les décisions de première instance prises en 2014 peuvent se référer à des demandes enregistrées les années précédentes.