Le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE a fortement augmenté en 2013, selon des statistiques publiées le 24 mars 2014 par l'Office statistique de l'UE. Il a atteint le nombre de 435 000, dont 90 % de nouveaux demandeurs. En 2012, 335 000 demandeurs d'asile avaient été comptabilisés. La hausse d’une année à l’autre s’élève ainsi à près de 23 %.
Cette hausse sensible est due notamment à la hausse du nombre de demandeurs d’asile originaires de Syrie, précise Eurostat. Avec 50 000 demandeurs d’asile, les Syriens constituent désormais la première nationalité à demander la protection internationale dans l’UE. Les pays qui fournissent ensuite les plus grands contingents de demandeurs d’asile sont : la Russie (41 000 demandeurs, soit un peu plus de 10 % du total), l’Afghanistan (26 000, 6 %), la Serbie (22 000, 5%), le Pakistan (21 000, 5 %) et le Kosovo (20 000, 5 %).
Le plus grand nombre de demandes d'asile a été enregistré en Allemagne qui a connu une hausse de près de 50 000 demandeurs (127 000 demandeurs, 29 % du total). Elle est suivie de la France (65 000, 15 %), de la Suède (54 000, 13 %), du Royaume-Uni (30 000, 7 %) et de l'Italie (28 000, 6 %).
Le nombre de demandeurs d’asile au Luxembourg a fortement baissé, de 42,8 %, en 2013 par rapport aux chiffres enregistrés pour 2012. Il était cette année-là de 1 070, contre 2 050 l’année précédente. Le premier groupe de demandeurs d’asile au Luxembourg était formé par les ressortissants du Kosovo (160 demandeurs), suivis de la Bosnie-et-Herzégovine (145) et du Monténégro (115), tandis que l’année précédente les Serbes et les Albanais formaient les contingents les plus importants. Cette diminution des demandeurs d’asile en provenance des Balkans occidentaux est le fruit d’une coopération entre le Luxembourg et les pays d’origine de ces demandeurs d’asile, ces pays étant des candidats à l’adhésion à l’UE et les chances de ces demandeurs quasi nulles.
Par ailleurs, Eurostat précise que dans certains États membres, une grande proportion des demandeurs d'asile provenait d’un seul pays. Les États membres présentant les plus fortes concentrations étaient la Pologne (84 % des demandeurs provenaient de Russie), la Lettonie (76 % de Géorgie), la Roumanie (68 % de Syrie) et la Bulgarie (63 % de Syrie).
Si on considère le nombre de demandes en fonction du nombre d’habitants de chaque État membre, les taux les plus élevés de demandeurs d'asile ont été observés en Suède (5 680 demandeurs par million d'habitants), à Malte (5 330), en Autriche (2 070), au Luxembourg (1990) ainsi qu'en Hongrie (1 905 chacune). En 2012, le Luxembourg figurait en troisième place avec 3905 demandeurs d’asile par million d’habitants.
On comptait en moyenne en 2013, 860 demandeurs d’asile par million d’habitants. Le ratio allemand s’est élevé à 1575, le français à 985 et le belge à 1885. Les pays qui ont connu les taux les moins élevés sont le Portugal (50 demandeurs par million d’habitants), la République tchèque (65), l’Estonie (70) et la Roumanie (75).
Pour ce qui est des décisions prises en 2013 dans l’UE, et qui peuvent donc concerner des demandes réalisées en 2012, 65 % des décisions de première instance prises à l’égard des demandeurs d’asile ont fait l’objet d’un rejet, tandis que 15 % des demandeurs se sont vu octroyer le statut de réfugié, 14 % la protection subsidiaire et 5 % une autorisation de séjour pour des raisons humanitaires.
Sur 1 245 décisions prises en première instance en 2013 au Luxembourg, il y a eu 1 115 rejets, soit près de 90 % des décisions. En 2012, un taux de rejet de 97,6 % avait été observé. En 2013, 8,8 % des demandeurs ont obtenu le statut de réfugié, 2 % la protection subsidiaire tandis qu’aucun n’a obtenu une autorisation de séjours pour raisons humanitaires.