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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Plan Juncker - Dans un entretien diffusé sur les ondes de RTL, Etienne Schneider se demande "si les 100 milliards d’euros prévus chaque année pourront avoir beaucoup de retombées en Europe" et insiste sur la nécessité de financer de nouveaux projets
04-03-2015


Dans un entretien diffusé par la radio RTL Lëtzebuerg le 4 mars 2015, le ministre luxembourgeois de l’Economie, Etienne Schneider, revient sur le plan d’investissement présenté par la Commission Juncker. Le 2 mars 2015, le ministre, interrogé par la presse à son arrivée au Conseil Compétitivité, avait annoncé que le Luxembourg n’avait pour l’heure pas l’intention de contribuer au fonds européen d’investissement stratégique (FEIS) qui devrait voir le jour courant 2015.rtl

Etienne Schneider ne veut "pas vraiment parler de critique", comme le commente le journaliste Nico Graf, puisqu’il trouve bien, sur le principe, que l’on investisse en Europe. "Depuis la crise financière de 2008, ce sont 250 milliards d’euros d’investissements qui manquent chaque année par rapport à la période précédant la crise", explique toutefois Etienne Schneider. Aussi, le ministre de l’Economie a vite fait de calculer qu’avec "un plan de 315 milliards pour trois ans, soit 100 milliards par an, il manquerait encore 150 milliards par an par rapport à ce qui aurait été investi en temps normal".

Pour ce qui est des projets qui vont être financés dans le cadre du plan Juncker, le journaliste rapporte que, selon le ministre, ils devraient être "soumis au plus vite, faire l’objet d’investissements supplémentaires pour les poursuivre et ils devraient être nouveaux, c’est-à-dire qu’ils ne devraient pas avoir été déjà planifiés". "Mais si vous regardez la liste des projets, vous voyez que le gros d’entre eux, si ce n’est la totalité, sont des projets qui étaient déjà prévus", constate le ministre qui explique ce fait notamment par le court délai dans lequel  les pays ont dû soumettre leurs projets, ce qui ne leur a pas laissé le temps d’en "inventer de nouveaux". "Il faut donc voir si cela va encourager la croissance en Europe ou si ce n’est qu’un nouvel emballage pour des investissements qui auraient eu lieu dans tous les cas", ajoute Etienne Schneider.

Nico Graf souligne par ailleurs que "trop de temps aurait été perdu en gestion de crise" selon le ministre. Ce dernier estime en effet que "les investissements doivent commencer au plus vite", qu’il faut "un changement de cap dans les investissements en Europe" et que "cela doit attirer d’autres investisseurs". Mais reste à voir selon lui "si les 100 milliards d’euros prévus chaque année pourront avoir beaucoup de retombées en Europe". "J’en doute un peu, même si j’espère que l’impact sera positif", conclut le ministre.

Pour ce qui est du Luxembourg, Etienne Schneider rappelle que le Grand-Duché reste un des rares pays de l’UE affichant un fort taux d’investissement dans l’économie et les infrastructures. Tout simplement parce que le gouvernement est d’avis que c’est le seul moyen de sortir de la crise, conclut Etienne Schneider.