A l’issue du Conseil de gouvernement du 2 avril 2015, le Premier ministre, Xavier Bettel, a annoncé à la presse la décision de contribuer au plan d’investissement de la Commission Juncker à hauteur de 80 millions d’euros.
C’est sur les fonds de la Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI), établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement à moyen et à long terme des entreprises luxembourgeoises, que sera réservée cette enveloppe pour favoriser le soutien de projets d’investissement éligibles pour un co-financement dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI). Un modèle de contribution qui est aussi celui choisi par d’autres pays, comme l’Allemagne, l’Espagne, la France ou l’Italie, qui vont passer par leurs banques nationales d’investissement respectives pour apporter leur contribution au plan Juncker.
Si la participation du Luxembourg au financement du plan Juncker a semblé un temps faire débat, le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, ayant indiqué que le moment n’était pas venu de faire une telle contribution au début du mois de mars, les discussions annoncées par le ministre Pierre Gramegna quelques jours plus tard n’ont pas tardé à porter leurs fruits.
"Le gouvernement soutient l’initiative visant à relancer les investissements" du plan Juncker, a assuré le Premier ministre en rappelant que le Luxembourg tient à maintenir, malgré les efforts de consolidation budgétaire, un effort d’investissement de 3,5 % du PIB, ce qui est le double de la moyenne européenne.
"Le Luxembourg a-t-il des garanties de voir financer des projets d’infrastructure par l’EFSI ?", a demandé un journaliste dans la foulée du briefing du Premier ministre. "Il n’y pas de liste définitive arrêtée à cette heure", a répondu Xavier Bettel. L’important à ses yeux est de lancer le plan Juncker et, a-t-il expliqué, l’engagement des Etats membres est demandé pour pouvoir compter ensuite sur les investisseurs privés. "Nous ne mettons pas 80 millions tout simplement dans le pot, et peu importe ce qui en sort", a poursuivi le Premier ministre qui estime que des projets doivent y être liés et conduits par la SNCI. "Je ne peux pas vous garantir que nous recevrons 80 millions, ou plus ou moins", a toutefois précisé Xavier Bettel en assurant que "tout serait fait" pour que les projets soumis par le Luxembourg soient financés. "Le principe, c’est que l’on obtienne une relance économique qui concerne aussi le Luxembourg", a conclu le Premier ministre.