Le 6 mai 205, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a publié des données qui indiquent que la pollution de l'air par l'ozone troposphérique – l’ozone qui se trouve à proximité du sol – a été en baisse durant l'été 2014, mais qu’elle a continué d'affecter de nombreux pays à travers l'Europe.
Selon l’Agence, les concentrations dans l'air de ce polluant nocif pour la santé humaine étaient beaucoup trop élevées au regard de la législation de l'UE : presque tous les pays déclarants ont dépassé au moins une fois l'objectif à long terme fixé par la législation de l'UE. La pollution de l'air a néanmoins rarement dépassé les seuils d'alerte dans les pays européens. Globalement, le nombre de dépassements était inférieur à celui des années précédentes, en ligne avec la tendance à la baisse à long terme observée au cours des 25 dernières années.
L’AEE note que l'exposition à des concentrations élevées d'ozone au niveau du sol peut causer ou aggraver des maladies cardiovasculaires et respiratoires. La directive sur la qualité de l'air de l’UE fixe quatre normes pour réduire la pollution de l'air par l'ozone et ses impacts sur la santé. Elle établit un seuil d'information de la population (180 microgrammes/m3 en moyenne mesuré sur 1 heure), un seuil d'alerte (240 microgrammes/m3 en moyenne mesuré sur une heure), un objectif à long terme (la concentration d'ozone ne devrait pas dépasser 120 microgrammes/m3 mesuré sur 8 heures par jour pour la protection de la santé humaine et 6000 microgrammes/m3 pour la végétation) et une valeur cible ( l'objectif à long terme ne devrait pas être dépassé plus de 25 jours par an en moyenne sur trois ans).
En fonction du seuil qui est dépassé, les autorités dans les pays et zones touchées doivent prendre des mesures spécifiques. Par exemple, le dépassement du seuil d'information déclenche l'obligation d'informer la population sur les risques possibles, et le dépassement du seuil d'alerte oblige les autorités à prendre des mesures immédiates.
Selon l'AEE, entre avril et septembre 2014, quasiment tous les pays européens, y compris le Luxembourg, ont connu au moins un dépassement de l'objectif à long terme (à l'exception de la Croatie, l'Estonie, l'Irlande, la Roumaine et la Serbie), tandis que le seuil d'alerte n'a été dépassé que quatre fois, en France uniquement.
Sept États membres de l'UE (Autriche, Chypre, France, Allemane, Hongrie, Luxembourg et Espagne) ont connu des dépassements de l'objectif à long terme pendant plus de 25 jours. Pour ce qui est du Luxembourg, une des cinq stations de surveillance a enregistré un dépassement de 32 jours de l’objectif à long terme, alors que la limite se situe à 25 jours. Globalement, dans l’UE, 12 % des stations ont enregistré un dépassement de la valeur cible.
Des dépassements du seuil d'information ont été enregistrés dans dix-huit pays, y compris au Luxembourg, tandis qu'aucun dépassement n'était relevé dans treize autres (Andorre, Bulgarie, Croatie, Estonie, Finlande, Irlande, Irlande, Lichtenstein, Lituanie, Roumanie, Serbie, Slovénie et Suède).
Pour rappel : dans son rapport intitulé "L'environnement en Europe. Etat des lieux et perspectives 2015" qui paraît tous les cinq ans, l’AEE avait déjà indiqué que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est le "défi le plus important" pour le Luxembourg.
Environ 36 % des dépassements du seuil d'information, 75 % des dépassements du seuil d'alerte, et 20 % des dépassements de l’objectif à long terme ont eu lieu au cours d'un seul épisode de fortes concentrations entre le 7 et le 14 juin 2014.
Ces données ont été recueillies par 1 607 stations de surveillance dans trente pays européens.