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Economie, finances et monnaie
Prévisions macroéconomiques de la BCE : une hausse de la croissance pour les trois années à venir, une révision vers le haut du taux d’inflation pour 2015 et une révision à la baisse du taux d’investissement pour 2016 et 2017
03-06-2015


La conférence de presse de la BCE au sujet des prévisions macroéconomiques pour 2015,2016 et 2017 (c) BCELa reprise économique dans la zone euro va "s'amplifier", a annoncé Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), le 3 juin 2015 lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Conseil des gouverneurs. Le jour même, la BCE publiait ses prévisions macroéconomiques pour 2015, 2016 et 2017, annonçant une hausse de la croissance dans la zone euro pour les trois années à venir. Ainsi, le PIB de la zone euro devrait s’élever à 1,5 % en 2015 (0,9 % en 2014) pour s’élever à 1,9 % en 2016 et 2 % en 2017, cette dernière estimation ayant cependant été légèrement revue à la baisse par rapport aux dernières estimations de mars de la BCE (2,1 %).

La consommation privée, stimulée par la baisse des prix du pétrole, est considérée comme étant le principal facteur de ce redémarrage. Elle devrait d’ailleurs continuer sa "croissance modeste" au second trimestre, a indiqué le président de la BCE, et augmenter de 1,9 % en 2015. En 2016 et 2017, on s’attend à une diminution légère diminution de la consommation privée (+1,6 %) qui devra être soutenue par les vastes rachats d'actifs de la BCE (plus connus sous le nom de "QE" pour "quantitve easing") et par des prix du pétrole modérés.

Les exportations devraient profiter des améliorations au niveau de la compétitivité des prix, a indiqué Mario Draghi, et augmenter notablement au cours des trois années à venir. La BCE a d’ailleurs revu sensiblement à la hausse ses prévisions pour les exportations : en 2015, elles devraient augmenter de 4,2 % (contre 4,1 % prévus en mars) puis la hausse devrait être de 5,4 % en 2016 (5,1 % prévus en mars) et de 5,6 % en 2017 (5,5 % lors des dernières estimations). En ce qui concerne les importations, elles devraient elles aussi augmenter dans les trois années à venir et leur estimations ont été revues à la hausse : +4,8 % en 2015 (+4,3 % prévus en mars), +5,8 % en 2016 (contre 5,5 % estimés lors des dernières prévisions) et  +5,9 % pour 2017 (+5,8 %).

Après huit années de recul, l’investissement, toujours freiné par  des facteurs d’incertitude et les goulets d’étranglement, devrait continuer sa "modeste reprise" en 2015. Pour cette année, la BCE estime une hausse des investissements à hauteur de 1,9 % (1,7 % prévus en mars). S’ils continueront à augmenter notablement au cours des deux années à venir (+3,5 % en 2016 et +3,9 % en 2017), les estimations pour les deux années à venir ont cependant été revues à la baisse (+4,1% et 4,6 % prévus en mars).

En ce qui concerne l’inflation, Mario Draghi a rappelé qu’elle avait atteint son point le plus bas au début de l’année 2015 (-0,6 % en janvier 2015, 0 % en avril selon les estimations d’Eurostat) et que si elle devait rester basse dans les mois à venir, elle augmenterait d’ici à la fin de l’année pour redécoller en 2016 et 2017, une situation qui renforce la BCE dans sa conviction que le Conseil des gouverneurs a pris la bonne décision en élaborant le 'QE' et d'autres mesures non conventionnelles (injection massive de liquidités, rachats de titres privés). Mais "beaucoup de chemin reste à parcourir avant d'envisager toute stratégie de sortie de notre politique", a précisé le président.

En 2015, l’inflation devrait donc s’établir à 0,3 % pour grimper à 1,5 % en 2016 et 1,8 % en 2017, et se rapprocher de l’objectif d’un niveau proche mais légèrement inférieur à 2 %. Pour 2015, la BCE s’est d’ailleurs montrée plus optimiste que lors de ses prévisions de mars où elle avait tablé sur une inflation nulle.

En guise de conclusion, Mario Draghi a rappelé l’engagement de la BCE à se consacrer à "la pleine mise en place de ses mesures de politique monétaire" pour redresser l'inflation. Il a répété que le vaste programme de rachats de dettes publiques et privées, qui doit permettre d'injecter plus de 1 100 milliards d'euros dans l'économie de la zone euro, "se déroule bien" et devra "se poursuivre jusqu'à la fin de septembre 2016".