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Economie, finances et monnaie
Dans son rapport sur la viabilité budgétaire 2015, la Commission note que les défis sont nettement moins grands qu’ils ne l’étaient en 2012, même si le vieillissement de la population reste un défi pour les finances publiques de l’UE et du Luxembourg
25-01-2016


La Commission européenne a publié le rapport 2015 sur la viabilité budgétaire le 25 janvier 2016Le 25 janvier 2016, la Commission européenne a publié son rapport sur la viabilité budgétaire 2015. Publié tous les trois ans, ce rapport est rédigé par les services de la DG ECFIN de la Commission européenne et fait le point sur la situation des finances publiques dans l’UE, en identifiant les principaux défis à court, moyen et long terme. Le rapport, dans lequel l’impact du vieillissement démographique fait l’objet d’une attention toute particulière, se base notamment sur les projections développées dans le Rapport sur le vieillissement de 2015, qui avait été publié en mai 2015.

De façon générale, il ressort du rapport 2015 que les défis en termes de viabilité budgétaire sont nettement moins grands que ceux relevés dans la précédente édition du rapport, en 2012. Les auteurs du rapport identifient toutefois des défis qui restent importants à moyen terme, notamment en raison du stock de dette publique cumulé pendant les années de crise, et, à long terme, en raison de la hausse prévisible des dépenses publiques liées à l’âge. De leur point de vue, poursuivre sur la voie de la réduction de la dette reste donc central pour le retour à des perspectives de croissance plus soutenues et contribuer à ramener l’inflation à l’objectif de la BCE.

En ce qui concerne la dette publique, le rapport observe que celle-ci a augmenté dans l’UE de près de 30 % par rapport au PIB entre 2007 et 2015. Après un pic à près de 89 % du PIB en moyenne en 2014, les analystes de la Commission ont observé l’amorce d’une baisse en 2015 et ils estiment que cette tendance à la baisse devrait se poursuivre pour atteindre 79,5 % du PIB en 2024 et se stabiliser ensuite autour de ce chiffre jusqu’en 2026. Mais la situation de la dette publique diffère grandement d’un pays à l’autre, et la dette publique devrait rester élevée dans plusieurs Etats-membres, observent les analystes de la Commission qui notent aussi que le contexte actuel de basse inflation et de PIB bas pose des défis supplémentaires en termes de réduction de la dette. Car si les taux d’intérêt historiquement bas ont tendance à soutenir la réduction de la charge de la dette, la facture risque d’augmenter s’ils reviennent à la normale à long terme, ce qui représente un risque notamment pour les pays les plus endettés.

Les projections à long terme concernant les dépenses publiques liées à l’âge montrent que le vieillissement de la population constitue un défi pour les finances publiques de l’UE puisqu’elles devraient augmenter pour atteindre près de 1,5 % du PIB en 2060, notamment en raison de la hausse des dépenses pour les soins de santé et les soins de longue durée. Si l’impact budgétaire du vieillissement devrait être élevé dans tous les Etats membres, les différences sont toutefois importantes, observent les auteurs du rapport.

Dans le cas du Luxembourg, les analystes de la Commission observent que le ratio de la dette publique par rapport au PIB devrait augmenter, mais qu’il resterait relativement bas par rapport aux standards européens (23,5 % du PIB en 2017).

A court terme, le Luxembourg ne devrait pas connaître de tensions sur le plan budgétaire, notent les auteurs du rapport, même s’ils pointent le haut niveau de la dette privée comme un défi possible à court terme, et ne perdent pas non plus de vue la hausse de la part des prêts non-performants dans le secteur bancaire, qui pourrait générer d’éventuels passifs et représenter un risque non négligeable au vue de la taille du secteur bancaire.

A moyen terme, à  politique inchangée, le Luxembourg devrait voir sa dette poursuivre sa baisse pour atteindre 18,7 % du PIB et 13,6 % du PIB en 2026, estiment les analystes de la Commission. Si la hausse des dépenses liées à l’âge sur la même période vient nuancer cette baisse importante de la dette publique, il n’en reste pas moins que, selon les auteurs du rapport, le Luxembourg offre un risque bas en termes d’analyse de la dette à moyen terme, et ce quels que soient les différents scénarios étudiés.

En revanche, à long terme, les auteurs du rapport considèrent que le Luxembourg fait face à un risque moyen en termes de viabilité budgétaire : des ajustements budgétaires seraient nécessaires pour faire face à la hausse des coûts liés à l’âge, et ce principalement à cause de la hausse prévisible des dépenses de retraites et, dans une moindre mesure, à cause de la hausse des dépenses de soins de longue durée. Dans le cas du scénario le plus pessimiste envisagé par les analystes, les risques seraient même proches du seuil à partir duquel ils envisagent un risque élevé.