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Traités et Affaires institutionnelles
Jean Asselborn voudrait que les citoyens comprennent mieux les effets positifs de l’UE au quotidien et prône la décentralisation de la communication et des débats au niveau national, mais aussi régional et local
25-07-2016


Harlem Désir, secrétaire d'État aux Affaires européennes de la République française ; Lubomír Zaorálek, ministre des Affaires étrangères de la République tchèque; Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et européennesLe ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé à la réunion informelle des ministres et des secrétaires d'État aux Affaires européennes qui s’est tenue à Bratislava en Slovaquie, le lundi 25 juillet 2016.

Les ministres ont eu un échange de vues sur les grands défis auxquels doit faire face l'UE, ainsi que sur la mise en œuvre du programme stratégique pour l'Union à l'ère du changement adopté au Conseil européen des 26 et 27 juin 2014. Ils se sont notamment penchés sur la nécessité de stimuler la croissance, d'accroître les investissements, de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et d'encourager des réformes en faveur de la compétitivité.

Jean Asselborn s’est félicité du processus d'introspection de l'UE initié par la présidence slovaque à la lumière des derniers développements de l'actualité politique européenne et du référendum britannique. Il a mis en exergue plusieurs priorités qu’il estime essentielles. "Premièrement, un grand défi consiste à renforcer la dimension sociale de l'UE, notamment en veillant à faire baisser considérablement le chômage des jeunes et réduire les écarts de richesses, aussi bien que le fossé des générations. (…) Deuxièmement, il est nécessaire de consentir un effort collectif et coordonné au niveau européen pour engager l'Europe sur la voie de la reprise économique. Une prolongation du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) est donc indispensable (…) Troisièmement, il faut progresser plus rapidement en matière de politique de migration. Il nous faut des solutions durables à mettre en place de manière responsable et solidaire. Les engagements qui ont été pris doivent être honorés. (…) Enfin, je souhaite insister sur l'importance du marché intérieur. Concrètement, nous devons veiller à l'indivisibilité des quatre libertés du marché intérieur – c'est-à-dire la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Les travaux en route et à venir pour le détachement et la mobilité sont importants et nous devons accélérer les travaux relatifs aux marchés numériques."

Les travaux des ministres ont aussi porté sur les moyens de renforcer la communication entre l'UE et ses citoyens.

Jean Asselborn a expliqué qu'il est crucial de se pencher sur l'élaboration d'un message clair sur le bien-fondé actuel de l'UE et son apport effectif pour les citoyens, au-delà des grands principes fondateurs, aujourd’hui considérés comme allant de soi. "Les citoyens doivent mieux comprendre ses effets immédiats au quotidien et le coût de la non-Europe", a-t-il déclaré. Pour lui, il faut tout faire pour amener les citoyens à s'intéresser de plus près aux politiques communautaires, en soulignant plus explicitement et surtout plus clairement en quoi celles-ci s'avèreraient bénéfiques pour eux à court et à long terme. "L'application rigoureuse des principes de subsidiarité et proportionnalité devrait permettre à l'UE de se rapprocher du citoyen", a-t-il déclaré. Pour lui, "il s’agira aussi d'abandonner l'approche descendante traditionnelle, afin de passer à une approche plus participative, qui ferait appel aux autorités locales et régionales, ainsi qu’aux citoyens eux-mêmes, pour avoir une idée concrète de leurs préoccupations, ainsi que des solutions qu’ils envisagent. Il s'agira en fait de décentraliser la communication, en organisant des débats au niveau national, mais aussi aux niveaux régional et local, afin de s’approcher au plus près du citoyen". Pour lui, "des formes de 'best practice' tel que Europaforum.lu seraient des plateformes idéales pour rendre les discussions sur les questions européennes accessibles au plus grand nombre."