Des groupes furent donc formés, entourés d’un modérateur et d’un rapporteur. Les groupes furent confrontés avec certaines données socio-démographiques, et chaque groupe choisit son sujet parmi les quatre thèmes proposés :
Chaque groupe élabora ensuite ses objectifs et desiderata en relation avec le sujet choisi. Chaque objectif était formulé de la manière suivante : "En 2020, j’aimerais vivre dans une Europe qui …. " Suivirent par exemple des idées d’une Europe de la protection sociale pour tous, de la paix et de la sécurité intérieure, de la tolérance et de la diversité, d’une gestion différente des déchets et du recours aux énergies renouvelables. Toutes ces propositions, parfois contradictoires dans le cadre d’un même thème, souvent complémentaires, étaient inscrites sur des cartes et collées sur un grand tableau.
On passa ensuite à une tentative de synthèse des idées qui fusaient pour formuler des objectifs forts portés par le groupe. Ces objectifs étant clairement affichés, des « personnes ressource » vinrent les commenter, peser le pour et le contre, évoquer les problèmes qu’ils pouvaient soulever, ce qui conduisit à des modifications ou à des différenciations des objectifs.
Après que les objectifs étaient plus clairement affichés, chaque groupe allait par un système de rotation à la table des autres groupes pour prendre connaissance de leurs objectifs. En utilisant ses cinq suffrages, chaque participant désignait les catégories d’objectifs qu’il jugeait les plus importantes. A partir de ce vote indicatif, les groupes élaborèrent ensuite une vision de l’Europe dans laquelle ils aimeraient vivre.
Le deuxième jour, les groupes présentèrent trois visions de l’Europe par thème.
Il en ressortait le désir d’une Europe plus écologique, plus responsable dans la gestion des déchets, plus engagée dans la production et le recours aux énergies renouvelables et consommant moins d’énergie.
Il en ressortait également le désir d’une Europe plus sociale, qui généralise un haut niveau de protection sociale et un revenu minimum, qui lutte contre le chômage et pour le respect des travailleurs, et qui accorde un soutien renforcé aux familles.
Une Europe plus forte, unie et cohérente, défenseur des droits de l’homme, forte dans le monde et pour garantir sa sécurité intérieure et extérieure, terre d’immigration, mais avec une immigration structurée dans un cadre légal unique qui confère à tous les immigrés un vrai statut était un troisième axe.
Et finalement il y avait encore la vision d’une Europe qui respecte les libertés individuelles et les droits de l’homme, qui réussisse à faire la part de l’intérêt national et européen et qui arrive, en assumant la diversité des identités, à développer une identité européenne complémentaire de l’identité nationale qui tienne compte de la différence et de l’appartenance commune.
Le groupe des 45 prit aussi connaissance des visions des autres pays qui tenaient leur consultation le même jour, c’est-à-dire le Danemark, la France, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne et le Portugal. D’autres sensibilités nationales se firent sentir. Les Danois étaient très précis sur les questions écologiques, sociales et autour de l’immigration. Les Français insistaient sur le service public et que l’Europe obtienne des compétences communautaires en matière de politique de l’énergie. Les Grecs mettaient l’accent sur l’indépendance énergétique et une protection des travailleurs. Les Néerlandais proposaient un programme détaillé pour lutter contre le changement climatique, une politique européenne de l’immigration et un meilleur contrôle des frontières extérieures. Les Polonais mettaient la famille au cœur de leur préoccupation et soulignaient les racines chrétiennes de l’Union européenne. Les Portugais plaidaient pour une relance des naissances et une protection des groupes sociaux vulnérables.
Une nouvelle étape fut la définition par les groupes de travail du rôle de l’Union européenne dans la réalisation de ces objectifs. Un travail ardu, très discuté, et qui fut suivi de la rotation des groupes vers chaque table pour prendre connaissance des travaux des autres groupes et les commenter. Après cette rotation, le sujet du rôle de l’Union européenne fut repris sur base des commentaires des autres groupes, qui furent en certains cas acerbes, et les idées définitives formulées.
Les idées sur les visions de l’Europe autour des quatre thèmes proposées et le rôle que l’Union européenne pourrait jouer pour les réaliser furent présentés en séance plénière et l’on procéda à un vote formulé en catégories qualitatives : "très satisfait", "satisfait" et pas "satisfait".
Les textes finaux et les résultats du vote peuvent être consultés en cliquant ici.
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, fut présent à la séance de clôture. Un article sur son allocution peut être lu en cliquant ici.