Il s’est déclaré soulagé qu’après l’accord de Lisbonne, les jalons pour la continuation du processus d’intégration aient enfin été posés et que dorénavant, l’Union européenne pouvait de nouveau affronter les défis européens et dans le monde : "la sécurité, le changement climatique, la pauvreté dans le monde, les migrations, le développement durable, des défis que nous ne pouvons qu’affronter ensemble".
Le ministre a ensuite passé en revue les innovations du traité de Lisbonne :
Soulignant que le Luxembourg avait besoin d’une Union européenne forte, Asselborn a exprimé son espoir que le traité de Lisbonne soit ratifié par les 27 Etats membres au cours du 1er semestre 2008.
L’Europe pourra alors, selon lui, affronter les défis et les opportunités de la globalisation et contribuer à diffuser dans le monde nos normes sociales élevées, nos normes environnementales et notre conception de la protection de la propriété intellectuelle.
L’économie européenne se porte bien, selon Jean Asselborn, et les premiers résultats de la stratégie de Lisbonne commencent à se faire sentir : "une croissance solide, un marché du travail amélioré, de nouveaux accents en matière d’éducation et de recherche." Mais l’économie européenne n’est pas assez compétitive selon le ministre des Affaires étrangères. Il faut mieux former les jeunes, car il y a un manque de forces de travail hautement qualifiées qui freine la croissance européenne. Et la migration de la matière grise vers les Etats-Unis n’est pas encore enrayée. Donc : il faut aller dans la direction d’investir jusqu’à 3 % du PIB dans la recherche et l’innovation et d’attirer vers l’Europe des chercheurs du monde entier.
L’Europe devra également exploiter toutes les possibilités inhérentes à la notion de marché intérieur. Il y a eu l’harmonisation et la reconnaissance mutuelle des normes. "Le principe du pays d’origine est dans ce contexte l’un des facteurs essentiels du succès économique de notre pays", a déclaré Jean Asselborn, en rappelant dans ce contexte les discussions difficiles au Conseil Ecofin de ce 13 novembre. Pas question par contre de pousser la compétitivité en s’attaquant aux acquis sociaux des salariés qui ne seront prêts à s’engager pour des réformes nécessaires que s’ils ont confiance dans le système politique, économique et social. D’où l’engagement du Luxembourg au niveau européen pour un salaire minimum calculé en fonction du PIB de l’Etat membre et au nouveau international pour des normes sociales minimales.
Jean Asselborn a rappelé l’engagement de l’Union européenne pour le développement durable et son rôle important dans la mise en œuvre des protocoles de Kyoto et la continuation de ce processus, pour laquelle elle fera des propositions à Bali en décembre 2007.
Le ministre a mis en garde contre le danger que la privatisation des marchés du gaz et de l’électricité, dont le premier objectif est d’abord la rationalisation de l’approvisionnement et la baisse des prix, ne conduise pas à la constitution de situations monopolistiques au détriment des petits réseaux.
Les questions de l’énergie et de la politique extérieure étant de plus en plus liées, l’Union européenne s’est prononcée au printemps pour une diversification des ressources en énergie du continent et a rappelé le devoir de réciprocité en matière d’énergie à des Etats tiers.
Selon Jean Asselborn, l’Union européenne est un des rares acteurs globaux capables de s’attaquer aux problèmes de politique étrangère et de sécurité. C’est pourquoi "il faut étendre le projet de paix 'Europe'."
Le ministre a ensuite passé en revue certaines questions sur lesquelles se concentre actuellement l’attention de la diplomatie européenne:
"Le Luxembourg saura continuer à prendre ses responsabilités et à jouer son rôle dans la politique étrangère européenne pour affirmer à sa manière sa place dans un monde globalisé", a conclu Jean Asselborn.