Le ministre de l’Environnement, Lucien Lux, a pris le 22 avril 2008, dans le cadre de la crise alimentaire mondiale et du débat sur le recours aux biocarburants position par rapport aux nombreuses positions prises dans la société civile, et notamment dans la lettre adressée aux autorités nationales de 16 organisations qui critiquent l’utilisation renforcée de la biomasse et des agrocarburants.
Dans sa prise de position, dont le texte intégral en allemand peut être consulté sur le site du gouvernement, le ministre retient qu’il n’est pas possible que "ceux qui sont le plus durement touchés par les conséquences du changement climatique soient aussi ceux auraient de surcroît à souffrir des conséquences perverses de mesures irréfléchies de protection du climat".
Lucien Lux rappelle que le gouvernement luxembourgeois a eu dès le 23 janvier 2008, lorsqu’il a pris position par rapport au paquet climat/énergie de la Commission européenne, une attitude sceptique à l’encontre de la proposition que 10 % de la consommation en carburants soit couverte d’ici 2020 par des agrocarburants. Cette position a été réitérée à la Chambre des députés le 11 mars 2008, lorsque le ministre de l’Environnement a pointé vers les dangers que représentent un recul de la production alimentaire, l’augmentation des prix des denrées et les famines.
Le vendredi 18 avril 2008, le gouvernement luxembourgeois a de nouveau exprimé ses réticences face à l’idée que l’on puisse opposer la production de plantes énergétiques et l’approvisionnement en aliments. Tous les ministres compétents s’engageront pendant les mois à venir en faveur des critères de durabilité pour la production d'agrocarburants. Mais ils mettront avant tout en question le principe même de la part des 10 % d'agrocarburants dans la consommation de carburants.