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Traités et Affaires institutionnelles
La Présidence espagnole du Conseil de l’UE sous le signe de la mise en œuvre du traité de Lisbonne et de la lutte contre la crise économique
11-01-2010


Miguel Benzo PereaLe 11 janvier 2010, Miguel Benzo Perea, l’ambassadeur d'Espagne au Luxembourg, a présenté les priorités politiques de la Présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, ainsi que le programme des manifestations culturelles organisées dans ce cadre durant le 1er semestre 2010 au Luxembourg. Dans le contexte des réformes institutionnelles engendrées par l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, les priorités de la Présidence espagnole seront, d’une part, le renforcement de la présence de l’Union européenne dans le monde, et d’autre part, la sensibilisation des citoyens européens. Par ailleurs, l’Espagne veut s’engager pour limiter les effets de la crise financière et économique, ainsi que pour le renforcement de la compétitivité et la cohésion sociale de l’UE.

La présidence en trio

Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l’exercice de la présidence a été profondément remanié. La présidence tournante de six mois par un des États membres s’intègre dorénavant dans une "présidence en trio" de 18 mois, dont le but est d'assurer une plus grande cohérence et continuité des affaires. A cette fin, les pays du trio sont invités à élaborer un programme commun pour la durée des trois présidences. L’Espagne, la Belgique et la Hongrie formeront un trio pour la période allant de janvier 2010 à juin 2011. L'Espagne a pris la présidence le 1er janvier 2010, et sera suivie par la Belgique en juillet 2010 et ensuite par la Hongrie en janvier 2011. Alain Kundycki, ambassadeur de Belgique et Natalia Tóth, chargée d’affaires de Hongrie, ont ainsi brièvement abordé les priorités des présidences de leurs pays respectifs.

eu2010.esLes priorités de l’Espagne

Abordant le fait que la Présidence espagnole se déroule à un tournant important dans l’histoire de l’Union européenne, marqué notamment par les nouveautés dues à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, ainsi que par la crise, Miguel Benzo Perea a déclaré : "Notre première priorité sera de renforcer la présence de l’Union européenne dans le monde". "Ensuite", a-t-il ajouté, "l’Espagne mise sur une plus grande sensibilisation des citoyens de l’UE au projet européen, notamment dans le cadre de la citoyenneté européenne. "Par ailleurs, il s’agira de limiter les effets de la crise financière et économique", a-t-il déclaré en ajoutant que le programme espagnol ira également dans la direction du "renforcement de la compétitivité et de la cohésion sociale de l’Union européenne".

"Nous voulons que les changements engendrés par l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne soient ordonnés et efficaces", a continué Miguel Benzo Perea. Une autre initiative sur laquelle l’Espagne a l’intention de se pencher pendant sa présidence est l’initiative citoyenne, notamment afin de mobiliser les citoyens de l’UE. En parallèle, la Présidence espagnole tournera son regard vers divers changements causés par l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, tels que l’élargissement du champ d’action du Parlement européen, la mise en place du service européen d’action extérieure (SEAE), et l’adhésion de l’Union européenne à la Convention européenne des droits de l’homme.

Concernant la lutte contre la crise, un sommet informel aura lieu le 11 février 2010, qui aura pour objet la stratégie de sortie de crise, ainsi que la situation après la Conférence de Copenhague sur le changement climatique et en vue de la prochaine conférence prévue dans ce cadre pour fin 2010 au Mexique. "Il s’agira de sortir l’UE de façon ordonnée et coordonnée de la crise", a expliqué Miguel Benzo Perea en ajoutant que "les aides devront être graduellement retirées". Dans ce contexte, la Présidence espagnole sera également amenée à évaluer les résultats de la stratégie de Lisbonne, et de préparer une stratégie UE-2020, dans le cadre de laquelle il sera important de "limiter et de réduire les dettes publiques, de mettre en place des mesures de supervision macro- et microéconomique, tout en misant sur la croissance économique de l’UE". Selon Miguel Benzo Perea, "l’emploi est également un élément capital", sur lequel la stratégie de Lisbonne "a eu des effets limités". Avec ses partenaires européens, l’Espagne fera donc un effort pour développer tant la qualité que la quantité de l’emploi.

Dans le domaine de l’harmonisation fiscale au sein de l’UE, "sujet sensible au Luxembourg" selon l’ambassadeur, l’Espagne tentera de trouver un consensus entre tous les Etats membres. "En ce qui concerne la réalisation l’espace de liberté, de sécurité et de justice, il s’agira par ailleurs de développer des politiques pour mettre en œuvre le programme de Stockholm", a souligné Miguel Benzo Perea. Il a en outre tenu à insister sur l’importance que son pays accorde à la promotion de l’égalité des sexes, dans le cadre de laquelle un observatoire européen sera chargé de faire le suivi de la violence à l’égard des femmes. Enfin, l’ambassadeur de l’Espagne a souligné que, dans le cadre du renforcement de la politique extérieure de l’UE, pas moins de neuf sommets internationaux, notamment avec les Etats-Unis, le Japon, l’Amérique Latine, etc., auront lieu pendant la Présidence espagnole.