Le 19 janvier 2010, alors que les ministres des Finances des 27 Etats membres de l’Union européenne venaient de trouver un accord sur le recouvrement des recettes fiscales, les Verts ont fait circuler un communiqué de presse, signé par les députés européens Claude Turmes et Daniel Cohn-Bendit, dans lequel ils ont présenté la position de leur groupe parlementaire par rapport à la proposition de Luc Frieden d’introduire une taxe européenne.

"Les Verts du Parlement européen saluent l’initiative du ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, qui a proposé hier, dans une contribution écrite publiée par plusieurs quotidiens européens, une taxe européenne pour le financement du budget de l’Union européenne", ont-ils déclaré. Le ministre luxembourgeois avait en effet proposé de repenser le financement du budget européen par une taxe européenne prélevée sur certaines activités financières ou une taxe écologique européenne, qui serait directement affectée au budget de l’UE.

Pour les Verts, "c’est le bon chemin, et il est temps que les ministres conservateurs commencent enfin à s’occuper de cette question tant au niveau national qu’européen". Dans leur programme électoral pour les européennes de 2009 déjà, les Verts européens avaient revendiqué une taxe sur les transactions financières pour contrer la spéculation financière et trouver des moyens pour investir dans des mesures sociales et écologiques. Pour eux, cette taxe écologique européenne, qui "ne doit cependant pas être uniquement une taxe carbone car cela avantagerait fortement l’industrie nucléaire", est un moyen nécessaire pour financer le tournant énergétique et la lutte contre le changement climatique dans l’UE, ainsi que pour pousser la croissance et l’emploi dans le domaine des écotechnologies.

"Nous invitons les Etats membres de l’UE, qui ont jusqu’à présent rejeté une telle taxe, d’abandonner leur attitude dans l’esprit d’une politique européenne responsable et clairvoyante", ont déclaré les eurodéputés. Pour eux, "cette idée doit être discutée sérieusement lors des négociations sur le cadre budgétaire européen après 2013", pour que l’UE obtienne les moyens financiers qui soient à la hauteur des ambitions que, selon les Verts, elle devrait avoir.

Claude Turmes et Daniel Cohn-Bendit ont par ailleurs aussi tenu à souligner que les Verts luxembourgeois avaient annoncé en début d’année être partisans d’une taxe internationale sur les transactions financières. "Le fonctionnement des marchés a été maintenu par des milliards de fonds publics et les Etats ont contracté d’énormes dettes publiques", ont-ils expliqué. Et de conclure qu’"une taxe sur les transactions financières serait une contribution minimale du monde financier à la justice globale".