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Traités et Affaires institutionnelles
Le Parlement européen approuve la Commission Barroso II
Seul l’eurodéputé vert Claude Turmes a voté contre l’investiture de la nouvelle Commission
09-02-2010


Jose Manuel Barroso et Viviane Reding (c) Commission européenneLe Parlement européen a approuvé le 9 février 2010 avec une large majorité de 488 voix pour, 137 voix contre et 72 abstentions le nouveau collège des commissaires européens. Le vote portait sur le collège des commissaires dans son ensemble, lequel comporte 27 commissaires issus des 27 Etats membres de l'Union européenne.

Le Parlement européen a accordé sa confiance deux mois et demi après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. La Commission Barroso II va devoir s'atteler à relancer la croissance économique. "Notre situation économique et sociale exige un changement radical", a affirmé mardi devant les eurodéputés José Manuel Barroso, qui a promis des "mesures à court terme pour remettre l'Europe au travail" et promouvoir croissance et emploi.

Le président de la Commission a souligné le besoin de l’UE de parler "d'une seule voix". Il a plaidé pour "une coordination économique plus forte", un sujet qui sera discuté lors du sommet du 11 février 2010 convoqué par le nouveau président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.

Le commissaire luxembourgeois est Viviane Reding en charge de la Justice et des droits des citoyens, qui entame ainsi son troisième mandat de commissaire. Viviane Reding sera également la première vice-présidente de la Commission. 

Le vote des eurodéputés luxembourgeois

Les trois eurodéputés luxembourgeois du PPE, Georges Bach, Frank Engel et Astrid Lulling ont voté pour la nouvelle Commission, dite Barroso II.

Georges Bach, qui continue à avoir de forts liens avec le monde syndical, a assorti son vote d’un commentaire. Il est soulagé que le vote ait mis fin à des mois de débats sur des personnalités qui ne remplissent pas tous les attentes du PE, et que la Commission et les autres institutions puissent enfin travailler et prendre des initiatives. Il se félicite que José Manuel Barroso ait exprimé son soutien au principe de l’économie sociale de marché et espère que "la Commission actuelle ne se limitera pas pour la sortie de crise à des mesures purement économiques, mais ne perdra pas de vue la dimension sociale".

Pour Astrid Lulling, qui s'est exprimée le lendemain dans le Tageblatt, "cela a pris assez de temps et il faut laisser travailler la Commission maintenant". L'eurodéputée, qui fera attention au travail des nouveaux commissaires, a par ailleurs tenu à souligner que le PE peut demander à tout moment "qu'un commissaire soit échangé".

Frank Engel a pour sa part déclaré au Tageblatt du 10 février 2010 qu'il faut maintenant laisser travailler les commissaires qui sont de toute façon sous pression. D'après lui, il y avait d'ailleurs peu de possibilités d'éviter le président de la Commission européenne. L'eurodéputé est également d'avis que la Commission a des membres "excellents, bons et moins bons", mais il juge de "dramatique" le fait que Catherine Ashton soit "le visage et la voix de l'UE dans le monde".

Commission Barroso II (c) Commission européenneL’eurodéputé socialiste Robert Goebbels, qui a voté le 16 septembre 2009 contre l’investiture de José Manuel Barroso comme président de la Commission européenne, a voté pour la nouvelle Commission. Il déclare dans un communiqué : "Depuis les élections européennes de juin 2009, l'Union européenne se trouve dans un vacuum politique, vacuum qui était aggravé par l'entrée en vigueur retardée du traité de Lisbonne. Force est de constater qu'il est urgent que la nouvelle Commission, seule institution européenne avec le pouvoir d'initiative, ne devienne active. A l'exception de la Bulgare Rumania Jeleva qui, faute d'un manque de compétences et de transparence, a dû retirer sa candidature, les 26 Commissaires désignés ont tous trouvé individuellement l'aval des députés européens, reflété par 26 lettres positives adressées au président Barroso à la fin des auditions. Conséquemment, le vote de ce jour sur la Commission désignée n'était rien de plus qu'une formalité, un "oui administratif" selon Robert Goebbels. En votant "oui" pour la Commission Barroso II, Robert Goebbels n'entend pas donner un soutien politique aveugle à celle-ci. Il jugera la Commission sur ses initiatives politiques."

L’eurodéputé libéral Charles Goerens, qui avait lui aussi voté le 16 septembre 2010 contre l’investiture de José Manuel Barroso, a voté pour la nouvelle Commission dans son ensemble. Dans une déclaration,  il constate que "le vote pour l'investiture de la Commission met fin à presque dix mois d'immobilisme politique. La Commission - moteur de l'intégration européenne - doit être en mesure de se situer à la hauteur des défis. C'est cet aspect, ainsi que les prestations individuelles des Commissaires désignés lors des auditions devant le Parlement européen qui m'ont amené à approuver les 26 collègues qui ont dû passer l'épreuve. Ils ont tous reçu le satisfecit des Commissions parlementaires respectives devant lesquelles ils se sont exprimés."

Mais malgré son vote, Charles Goerens maintient ses réserves concernant "le capitaine de l'équipe", José Manuel Barroso, qu’il "continue à considérer comme ayant été coresponsable du désordre institutionnel qui avait caractérisé la dernière année de la législature écoulée." Pour Charles Goerens, le PE "n'a pas signé un chèque en blanc. La Commission, qui a reçu l'appui des 488 députés, doit être consciente du fait qu'elle va être placée sous haute surveillance dès le début de son nouveau mandat."

Seul l’eurodéputé vert Claude Turmes a continué à manifester son opposition à José Manuel Barroso et a voté contre la nouvelle Commission. Dans un communiqué, il déclare qu’il a voté, ensemble avec sa fraction, contre la nouvelle Commission, "parce que celle-ci n’est ni du point de vue contenu ni du point de vue personnel préparée à affronter les défis brûlants de l’UE." Pour Turmes, l’agenda Europe 2020 "montre que les enseignements qui s’imposaient n’ont pas été tirés de la crise financière et que l’on continue à miser sur une croissance quantitative et une libéralisation effrénée. La nouvelle Commission devra montrer plus d’engagement en matière de politique sociale et de l’environnement si elle veut sortir l’Europe de la crise."