Le 25 mars 2010, les parlementaires européens ont, à l’issue d’une discussion commune au sujet de la déclaration annuelle sur la zone Euro, adopté à main levée le rapport de Sven Giegold (Verts/ALE) qui portait sur l’exercice 2009. A l’occasion du débat qui a précédé le vote à main levée de ce texte, l’eurodéputé luxembourgeois Frank Engel (PPE), qui est membre de la commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale (CRIS), est intervenu devant ses pairs réunis en mini-plénière à Bruxelles.
Faisant le point sur 2009, Frank Engel a ainsi relevé que ce fut "l´année sans doute la plus difficile pour l´euro depuis son introduction", mais aussi "la plus utile". "Sans l´euro, l´Union européenne aurait sombré dans une guerre des dévaluations compétitives sur fond de crise. L´instabilité monétaire aurait pu ébranler, en 2009, la solidité politique de l´Union européenne. Grâce à l´euro, les affres d´une distorsion continue des taux de change et des politiques monétaires nous ont été épargnées", a-t-il ainsi expliqué tout en se demandant "pour combien de temps encore".
Frank Engel appelle ainsi à "une meilleure gouvernance de la monnaie européenne, plus contraignante, plus visible, plus sensible". Critiquant "les tentatives de réappropriation nationale des règles du jeu de l´euro", l’eurodéputé estime que seule la "solidarité peut endiguer les mouvements spéculatifs dont est aujourd´hui victime la Grèce, mais qui peuvent se diriger contre d´autres pays de la zone euro d´un moment à l´autre". Pour lui, "solidarité rime avec solidité dans le contexte psychologiquement excité des marchés de la dette souveraine" et il regrette "les tergiversations politiques des dernières semaines" qui ont affecté la confiance dans l´euro. "La non assistance à pays en danger mine la stabilité monétaire de l´ensemble de l´eurozone", a-t-il déclaré.
L’eurodéputé a ensuite plaidé pour "un marché obligataire européen coordonné pour éviter les goulots d´étranglement de la venue à maturité de trop de dette souveraine de trop de pays au même moment". Il a aussi soutenu l’idée d’une "représentation extérieure de la zone euro, à tous les niveaux, dans toutes les enceintes, y inclus les institutions financières internationales".
Quant à l’idée d’exclure des membres de la zone euro elle revient, aux dires de Frank Engel, à "abandonner l’ambition d’une Europe forte dans le monde". Il appelle au contraire à accueillir "au plus vite", "avec enthousiasme, non avec mesquinerie", de nouveaux membres dans la zone euro. Une extension qui doit, selon lui, "aller de pair avec la mise en place des instruments nécessaires à l´union économique véritable : coordination des politiques budgétaires, harmonisation des politiques économiques et fiscales". C’est, selon Frank Engel, le prix à payer pour un "succès continu de l'euro".