La Grèce a fait le 23 avril 2010 la demande formelle d'activation du plan d'aide que les pays membres de la zone euro ont prévu en collaboration avec le Fonds monétaire international.
Ce plan sur trois ans, sur lequel le Conseil européen s’était entendu le 25 mars 2010 et dont les ministres des Finances de la zone euro avaient précisé les modalités techniques le 11 avril dernier, prévoit le versement dès la première année de 30 milliards d'euros de la part des pays de la zone euro assortie d'une aide complémentaire de 15 milliards d'euros de la part du Fonds monétaire international (FMI). Ce mécanisme est basé sur le principe de prêts bilatéraux à un taux qui avait été fixé par les ministres des Finances autour de 5 %.
Lors de leur réunion informelle de Madrid, les 16 et 17 avril 2010, les ministres des Finances avaient fait le point sur les travaux préparatoires qui, selon Jean-Claude Juncker, avançaient alors à "une allure satisfaisante". Le 15 avril, la Grèce avait demandé dans une lettre l’ouverture de discussions avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI sur "un programme de politiques économiques", sans pour autant constituer une demande d’aide. Ces discussions, commencées le 21 avril à Athènes, devaient permettre de "préparer un programme commun de conditionnalité et de financement", comme l’avait expliqué le commissaire Olli Rehn.
Le 22 avril 2010, Eurostat revoyait à la hausse le déficit public de la Grèce dans les chiffres qu’il publiait au sujet du déficit public et de la dette publique dans l’UE. L’Office émettait qui plus est des réserves en annonçant que les chiffres pourraient être encore revus à la hausse. La réaction sur les marchés fut rapide et les taux d’emprunt à 10 ans qu’auraient pu souscrire la Grèce pour financer sa dette grimpaient pour passer la barre des 8,5 %.
Quelques heures après la demande grecque, le 23 avril 2010, le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, faisait savoir, dans un très bref communiqué publié conjointement avec la Commission européenne et la BCE, que ces trois institutions prenaient note de la demande faite par le gouvernement grec d’activer le mécanisme.
Le FMI avait auparavant confirmé avoir bien reçu la demande grecque et son directeur, Dominique Strauss-Kahn, avait déclaré être "prêt à agir promptement".
Ce soutien sera basé sur un programme qui est en train d’être préparé par la Commission européenne, la BCE, le FMI et les autorités grecques. Les conditions du prêt doivent notamment être discutées. La demande grecque devra ensuite recevoir l’assentiment de tous les ministres des Finances des 16 pays de la zone euro.
Au Luxembourg, la Commission des Finances et du Budget de la Chambre des Députés s’est réunie d’urgence dans l’après-midi du 23 avril et a donné son accord de principe à une participation luxembourgeoise se situant entre 75 et 80 millions d’euros.
Les contributions des pays membres de la zone euro à ce prêt étant calculées selon la clé de répartition du capital de la Banque centrale européenne, l’Allemagne apporterait 8,37 milliards d’euros, la France 6,29, l’Italie 5,27, l’Espagne 3,67, les Pays Bas 1,67 et la Belgique 1,07. L’Autriche participerait à hauteur de 859 millions d’euros, le Portugal de 774, la Finlande de 555, l’Irlande de 491, la Slovaquie de 307, la Slovénie de 145, Chypre de 61 et Malte de 28 millions d’euros.