Dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters le 15 septembre 2010, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn se prononce clairement en faveur de l’idée que l’UE dispose de ressources propres.

Alors que le débat sur les perspectives financières pour la période post-2013 a commencé à s’amorcer en Europe, Jean Asselborn a expliqué à l’agence de presse que la Commission européenne avait "tout à fait raison de pousser cette discussion". Il a ainsi proposé que l’UE lève un impôt sur les vols ou encore qu’elle prélève une partie des revenus des certificats de CO2. En contrepartie, les contributions nationales pourraient être réduites.

Si l’UE disposait de ressources propres, cela aurait pour avantage de clore les débats sur les contributeurs nets qui ont leur importance en Allemagne notamment comme n’a pas manqué de le souligner Jean Asselborn. Mais cela permettrait aussi de mettre fin au rabais que la Grande Bretagne a obtenu en 1984 et qui, s’il est certes passé de sept à trois milliards d’euros annuels, n’est, selon le chef de la diplomatie luxembourgeoise, "plus du tout justifié".

Jean Asselborn s’est montré en revanche plus sceptique à l’égard de la proposition de José Manuel Barroso de créer des emprunts obligataires européens. "Cela ne me semble pas être la bonne solution", a-t-il déclaré, expliquant que les gouvernements nationaux devraient dans ce cas se porter garants pour l’UE.

Jean Asselborn ne semble pas pour autant partager les inquiétudes allemandes d’une explosion du budget de l’UE. Il estime en effet qu’avec un budget européen qui représente environ 1 % du PIB européen, "nous dépensons très peu d’argent dans l’UE". Cela lui semble d’ailleurs bien insuffisant au vu des ambitions de l’UE en matière de politique étrangère et de développement. Et puis, comme il n’a pas manqué de le rappeler, le budget de l’UE est de toute façon plafonné.