Jean-Claude Juncker a rencontré Herman Van Rompuy le 31 août 2010 à Bruxelles. La préparation du Conseil européen du 16 septembre prochain ainsi que les travaux de la Task Force sur la gouvernance économique dans l’Union européenne et dans la zone euro étaient au programme des discussions du Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe et du président du Conseil européen.
Cette entrevue fut avant tout "un échange de vues visant à donner corps à la gouvernance économique de l’UE" comme le résume Sascha Bremer dans un article paru dans le Tageblatt daté du 1er septembre 2010. La prochaine réunion du groupe de travail consacré à la gouvernance économique, qui est présidé par Herman Van Rompuy, aura en effet lieu le 6 septembre prochain. Elle sera suivie, le lendemain, d’une réunion informelle des ministres des Finances.
Le Tageblatt et le Luxemburger Wort rapportent ainsi qu’il va s’agir notamment, selon Jean-Claude Juncker, de "renforcer le volet préventif du pacte de stabilité et de croissance", ce qui est un des objectifs affichés du groupe de travail. "Cela signifie qu’il faut faire des économies dans les périodes d’embellie économique afin de pouvoir tenir le coup pendant les périodes plus difficiles sur le plan économique", ainsi que l’a expliqué le Premier ministre par téléphone à l’issue de cette rencontre.
Mais pour ce qui est des mesures à prendre à l’égard des Etats ayant enfreint le pacte, Jean-Claude Juncker a réitéré son rejet des propositions faites par l’Allemagne et visant à priver les Etats membres concernés de leur droit de vote au sein des instances européennes. S’il s’est aussi prononcé contre toute exclusion d’un Etat membre, Jean-Claude Juncker a cependant reconnu qu’il fallait réfléchir pour voir quelles sanctions seraient opportunes.
Au-delà du critère fixant à 3 % du PIB le taux de déficit budgétaire à ne pas dépasser, Jean-Claude Juncker a par ailleurs expliqué qu’une autre question se posait : "pouvons nous tolérer que certains Etats, qui respectent certes le seuil des 3 % depuis longtemps, laissent par ailleurs augmenter de façon continue le volume de leur dette publique ?". Le président de l’Eurogroupe a ainsi reconnu que cette question avait été négligée au cours des derniers mois et il craint que le dépassement de la clause des 60 % de dette publique ne pose de graves problèmes à moyen terme. Il plaide donc pour l’introduction de sanctions en matière de dette publique.