Les ministres de la Culture et de l’Audiovisuel de l’Union européenne se sont réunis en Conseil le 18 novembre 2010. Le Luxembourg était représenté par la ministre Octavie Modert.
Les ministres ont tout d’abord adopté des conclusions sur le rôle de la culture dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, sujet qui est sous les feux de l'actualité dans la mesure où l'Année européenne 2010 lui est consacrée. Ils y préconisent des actions spécifiques pour lever les obstacles liés à l’accès à la culture, à la participation à la vie culturelle et à l’expression culturelle pour les groupes sociaux et culturels particuliers, confrontés à des situations de pauvreté ou d’exclusion sociale.
Le Conseil a ensuite entendu un rapport sur l’état des travaux en vue de la création d’un label du patrimoine européen. L’objectif de cette initiative est de renforcer le sentiment d’appartenance à l’UE chez les citoyens européens en labellisant des sites liés à la construction et à l’histoire de l’Europe.
Par ailleurs, la ville belge de Mons a été désignée Capitale européenne de la Culture 2015.
Les ministres ont en outre adopté le plan de travail qui va guider leurs travaux pour les années 2011- 2014. Six priorités ont été retenues à ce titre :
Au cours d’un débat d’orientation, les ministres de la Culture et de l’Audiovisuel se sont ensuite entretenus sur la stratégie numérique publiée par la Commission européenne en mai 2010, dont l’objectif est de procurer des avantages économiques et sociaux durables à l’UE grâce à un marché unique numérique. Si les dimensions culturelle et audiovisuelle de cette stratégie sont évidentes, les ministres ont discuté des moyens de s’assurer qu’elles soient prises en compte de manière adéquate dans la mise en œuvre de ladite stratégie.
À ce sujet et à la lumière des conclusions adoptées plus tôt dans la matinée, Octavie Modert a tout d’abord attiré l’attention sur le fait que les questions d’accès au numérique et d’accessibilité de façon plus générale sont liées aux efforts qui visent à combler le fossé numérique et à lutter contre l’exclusion sociale. Plus concrètement, la ministre de la Culture a identifié comme priorités particulières dans le cadre de la stratégie numérique : l’alphabétisation numérique et l’éducation aux médias, la numérisation de masse (dont la bibliothèque numérique européenne ‘Europeana’ est à ses yeux symbolique), la stimulation de la création de nouveaux contenus, la protection et la promotion d’une juste rémunération des créateurs de contenu, ainsi que le fait de donner à ces derniers la possibilité d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour travailler avec la technologie de pointe.
En ce qui concerne la diffusion et la défragmentation transfrontalière des contenus culturels, Octavie Modert a cité comme exemple la mise en place par le Luxembourg et la Grande région du réseau plurio.net, banque de données et portail culturel commun. De même, la ministre a souligné qu’il importe de continuer d’assurer la diversité culturelle et le pluralisme des médias. Elle a plaidé à ce titre pour que suffisamment de fréquences soient réservées aux services de radiodiffusion via les réseaux terrestres et satellitaires dans la proposition législative pour un programme pluriannuel en matière de politique de spectre radioélectrique.
Pour terminer, Octavie Modert s’est félicitée que les idées qu’elle a exprimé en 2009 au sujet de la numérisation des contenus culturels en vue de ce qu’elle avait appelé à l’époque un "marché intérieur du contenu culturel" trouvent écho dans la nouvelle stratégie numérique.
Finalement, les ministres ont adopté des conclusions sur le patrimoine cinématographique européen ainsi que sur les opportunités et défis de l’ère numérique pour le cinéma européen qui soulignent la nécessité et l’urgence du processus de numérisation dans ce domaine, avec ce que cela englobe comme problèmes financiers, techniques ou encore ceux liés aux droits d’auteur.