En visite à Athènes et à Nicosie, l’eurodéputé luxembourgeois Frank Engel (PPE) a plaidé la cause d’un budget de l’UE fort comme clef de la crise de la dette européenne.
Le jeune eurodéputé luxembourgeois a rencontré Antonis Samaras, le chef du parti grec d’opposition Nea Dimokratia, et il s’est entretenu avec lui de la situation financière de son pays suite à la décision de mettre en place un deuxième plan d’aide pour la Grèce.
Frank Engel se fait l’écho des efforts que dit faire le président du parti conservateur pour offrir au pays une perspective de croissance. Selon Antonis Samaras, si son parti a rejeté une partie du plan d’austérité fin juin, c’est surtout parce qu’il n’est pas possible à ses yeux de faire peser de nouvelles hausses d’impôt sur une économie qui, après trois années consécutives de récession, aurait besoin d’être relancée d’urgence.
D’après Frank Engel, s’il ne s’agit pas de remettre en question le fait que les finances grecques doivent être remises en ordre, ni d’ailleurs le fait que la capacité effective du pays à lever des impôts doit être considérablement améliorée, il est cependant "démocratiquement impossible de sacrifier toute une génération" sans la moindre perspective d’une relance prochaine de l’économie.
A long terme, seul un budget européen bien plus élevé serait en mesure de protéger l’euro des problèmes de dette nationaux, ont convenu Frank Engel et Antonis Samaras. L’eurodéputé luxembourgeois rapporte ainsi que le cadre financier pluriannuel 2014-2020, sur lequel les négociations viennent de commencer, devrait permettre une augmentation conséquente du budget de l’UE et rendre possible certains allégements sur les budgets nationaux. Ce qui permettrait selon Frank Engel de permettre aux Etats de mieux servir leurs dettes.
Frank Engel s’est aussi rendu à Chypre, qui, à la suite de l’explosion d’un dépôt de munitions qui a détruit en juillet la plus grande centrale électrique du pays, se trouve dans une "situation critique extraordinaire sur le plan économique et financier", ainsi que le résume l’eurodéputé.
"Depuis le mois de mai, Chypre n’a plus accès aux marchés internationaux pour financer sa dette et la confiance des créanciers et des investisseurs a ébranlé le centre financier chypriote", explique Frank Engel qui s’est entretenu avec le ministre des Finances, Charilaos Stavrakis, et le gouverneur de la Banque centrale de Chypre, Athanasios Orphanides.
"Chypre fait face à de grands défis, et ce aussi pour préserver sa place financière dont l’économie chypriote et les recettes de l’Etat dépendent grandement", juge Frank Engel qui ne manque pas de faire un parallèle avec le Luxembourg sur ce point. Pour l’eurodéputé, l’UE continue d’avoir besoin de centres financiers situés sur son territoire et dans la zone euro. Selon lui, les coûts de crédit seraient en effet nettement plus élevés si l’économie européenne devait se financer ailleurs dans le monde.