Le Parlement allemand a approuvé le 29 septembre 2011 l’élargissement de l’EFSF. 523 représentants du Bundestag ont donné leur voix en faveur du texte modifiant la loi sur la prise de garantie dans le cadre du mécanisme européen de stabilité. 85 voix s’y sont opposées, tandis que trois députés se sont abstenus.
La garantie offerte par l’Allemagne passe ainsi de 123 milliards d’euros à 211 milliards. Par ce vote, le Bundestag donne donc son feu vert pour donner à l’EFSF une capacité d’emprunt de 440 milliards d’euros, ainsi qu’il en avait été décidé le 11 mars 2011, mais aussi pour doter ce fonds de plus de flexibilité dans son champ d’actions, ainsi qu’en avaient convenu les chefs d’Etat et de gouvernement le 21 juillet dernier : il pourra maintenant racheter des obligations d'Etat sur le marché secondaire, participer au sauvetage des banques en difficulté ou encore prêter à des États en situation difficile. Le texte prévoit une participation du Bundestag à ces décisions.
La chambre haute du parlement allemand, le Bundesrat, doit aussi avaliser la loi dans une séance exceptionnelle, qui aura lieu le 30 septembre. Une étape perçue comme une formalité.
Ce faisant, l’Allemagne, qui est le premier contributeur de l’EFSF, est le 11e pays à ratifier ce renforcement de l’EFSF. Quelques heures plus tard, le Parlement estonien a lui aussi donné son aval à une large majorité. Le jour même, Chypre en avait fait de même, suivant en cela la Finlande la veille, ainsi que la Slovénie le 27 septembre.
La Commission européenne a salué aussitôt le vote du Parlement allemand. "Nous sommes confiants dans le fait que le renforcement de l'EFSF pourrait être finalisé d'ici mi-octobre", a ainsi indiqué lors d'un point de presse Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
La commissaire luxembourgeois Viviane Reding, contactée par le Luxemburger Wort, a vu dans ce vote "un bon signal pour l’Europe". Viviane Reding, pour qui "une Allemagne forte et crédible" signifie aussi "une Europe forte et crédible", s’est dite confiante dans le fait que ce vote sera aussi un signal fort adressé aux Etats membres qui doivent encore mettre en œuvre les décisions du 21 juillet 2011.
Quant à Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, il a confié à Jakub Adamowicz, qui le rapporte dans le Wort daté du 30 septembre 2011, n’avoir jamais douté de l’issue favorable du vote. "Je salue fortement ce vote", a dit Jean-Claude Juncker qui espère que le processus de ratification en cours dans les autres Etats membres va aboutir pour la mi-octobre.
"Par ce vote, l’Allemagne rejoint les Etats membres de la zone euro qui se sont décidés à faire le pas nécessaire pour renforcer la monnaie commune", estime Jean-Claude Juncker qui se dit confiant dans le fait que la Slovaquie va elle aussi approuver l’augmentation des garanties de l’EFSF : "17 démocraties européennes doivent décider de l’utilisation de l’argent des contribuables", explique-t-il, ajoutant que "la Slovaquie va jouer dans ce processus son rôle constructif".