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Economie, finances et monnaie - Opinion
Premières réactions politiques luxembourgeoises au sujet du projet de référendum en Grèce
03-11-2011


Le projet de référendum en Grèce sur le plan d’austérité a suscité les premières réactions politiques au Luxembourg. Le "Lëtzebuerger Journal" relate dans un article du 3 novembre 2011 les propos de l’eurodéputé libéral Charles Goerens qui a exprimé ses doutes. Le parti politique luxembourgeois "Déi Lénk" affiche son soutien à l’idée qu’elle partage avec le Parti de la Gauche Européenne (PGE) -dont "Déi Lénk" fait partie-, qui souligne la nécessité absolue de la consultation du peuple grec. Le président du parti socialiste luxembourgeois (LSAP), Alex Bodry, s’interroge, comme l’indiquent les propos recueillis par Jérome Quiqueret dans le Jeudi du 3 novembre 2011, sur la formulation de la question qui serait posée au peuple grec. Quant à l’ADR, il a réitéré lors d’une conférence de presse sa position exprimée à de maintes reprises d’une sortie de la Grèce de la zone euro.

Charles Goerens regrette la décision unilatérale prise par Georges Papandréou et craint "une partie de roulette russe"

L’eurodéputé libéral Charles Goerens a réagi à l’annonce du Premier ministre grec Papandréou de soumettre l’accord à un référendum populaire par voie de communiqué de presse. Il redoute que "cela pourrait se révéler être davantage une partie du problème qu'une partie de la solution".

Selon Charles Goerens, la procédure référendaire pourrait prendre "les allures d'une partie de roulette russe et pour la Grèce et pour la zone euro". Pour l’eurodéputé, même si cela pourrait être compréhensible, l’heure n’est pas au règlement de compte avec le principal parti d’opposition grec, même si il représente "l'un des principaux responsables de la dégradation des finances publiques grecques au cours des dernières années".

Pour Charles Goerens. même "si l'on peut comprendre l'impatience du peuple grec qui n'en peut plus, il y a lieu de tenir compte aussi de l'opinion des autres Etats membres de la zone euro dont les populations sont également exsangues". Il précise qu'un référendum n'est "certes pas le seul moyen de son expression démocratique". Il regrette aussi que la Grèce n'ait pas pris la peine de consulter ses partenaires et rappelle que le "suivi des résultats obtenus péniblement lors du sommet de la zone euro n'est pas exclusivement une affaire intérieure grecque".

Dei Lénk appelle à une consultation des Grecs exempte de chantage

Le Parti de la Gauche Européenne (PGE), , appuyé en cela par le parti luxembourgeois "Déi Lénk", déclare fans un communiqué de presse du 3 novembre 2011 avoir toujours été favorable à la consultation du peuple grec et des peuples européens en général, sur les grandes questions politiques les concernant. Pour le PGE "c’est une question de démocratie et de respect des souverainetés nationales".

Le PGD affirme "qu’il est scandaleux que cette idée simple et légitime affole à ce point les dirigeants européens et les marchés financiers. Cela prouve encore une fois qu’ils rejettent les principes de base de la démocratie".

Par contre, le PGE précise que la manière dont est présenté le référendum par Georges Papandréou, qui oblige le peuple grec à choisir "entre approuver l’accord de Bruxelles – et donc une nouvelle saignée sociale –" ou bien la prise de "la responsabilité de la banqueroute du pays et du retour à la monnaie nationale" n’est pas satisfaisante

Le PGE dénonce "un chantage inacceptable et un faux débat puisque les mesures contenues dans l’accord de Bruxelles ne sont en aucun cas des solutions pour éviter la banqueroute de la Grèce et pour sortir de la crise".

Pour le PGE, la consultation du peuple grec est une absolue nécessité, mais elle doit se faire dans le cadre d’un débat éclairé sur les solutions de sortie de crise, non pas sur un chantage. "Cela passe par la mise en débat de solutions alternatives à celles des partis au pouvoir et de l’Union européenne" indique le communiqué du PGE.

Le président du LSAP souhaite l’abandon du référendum

Le président du parti socialiste luxembourgeois LSAP, Alex Bodry, a "du mal à comprendre" l’initiative de son camarade grec. Pour lui, la résolution de la crise est "une décision qui a une telle importance et qui revêt une telle complexité qu'elle ne peut se prendre qu’au niveau des exécutifs", comme le rapporte Jérôme Quiqueret dans un article paru dans le Jeudi le 3 novembre 2011. Alex Bodry est en faveur de l'abandon du référendum, car il voit mal quelle pourrait être la question soumise au peuple et dont dépendront les conséquences du référendum.

Quant à l’ADR, il a réitéré lors d’une conférence de presse sa position exprimée à de maintes reprises d’une sortie de la Grèce de la zone euro.