Le gouvernement constitué par Mario Monti a prêté serment le 16 novembre 2011. Après avoir accepté formellement la charge de Premier ministre, l'ancien commissaire européen, âgé de 68 ans, a indiqué qu'il cumulerait cette charge avec celle de ministre de l'Economie dans un gouvernement resserré à 16 ministres, dont 12 avec un portefeuille. Le nouveau Premier ministre disposera dans un premier temps d'un soutien massif : plus de 500 députés sur 630 à la Chambre.
Le titulaire du nouveau super-ministère du Développement économique, des Infrastructures et des Transports, Corrado Passera, s'est dit "absolument sûr" que son pays s'en sortirait car "l'Italie vaut plus que ce que pensent les marchés". Son ministère constitue une "innovation" majeure, selon Mario Monti, qui veut ainsi "renforcer le cœur de l'économie réelle" et lancer des "initiatives coordonnées afin de stimuler la croissance économique".
Mario Monti a affirmé le lendemain devant le Sénat que l'action de son gouvernement serait axée sur la "rigueur budgétaire", la "croissance" et l'"équité" afin de réduire la dette colossale du pays et sortir l'Italie de la crise. Un vote de confiance est prévu au Sénat italien dans la soirée du 17 novembre 2011, tandis que la Chambre votera la confiance le lendemain.
Le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a salué la formation du nouveau gouvernement italien, y voyant "une bonne nouvelle pour l’Italie et pour la zone euro". Mario Monti est "l’homme de la situation", a assuré Jean-Claude Juncker, l’assurant de tout son soutien.
"Je salue tout particulièrement que le président du Conseil des ministres ait choisi d’occuper lui-même le poste de ministre de l’Économie et des Finances", a indiqué dans son communiqué Jean-Claude Juncker pour qui cette décision témoigne de "l’engagement total de Mario Monti à placer la consolidation des finances publiques italiennes et les réformes structurelles au centre de son action gouvernementale".
"L’Italie, membre fondateur de l’Union européenne et 3e économie de la zone euro, a une responsabilité particulière en ces temps tumultueux", a déclaré Jean-Claude Juncker qui a rappelé que "la mise en œuvre rapide et complète de toutes les mesures votées récemment par le Parlement italien doit être prioritaire afin de remettre le pays sur la voie de la crédibilité politique, financière et économique".
Le même jour, les représentants de la Troïka UE-BCE-FMI, qui était en mission au Portugal pour évaluer le plan d’aide accordé en mai à ce pays, ont indiqué que "globalement, le programme a pris un bon départ". "Nous sommes globalement très satisfaits notamment en ce qui concerne la détermination du gouvernement à appliquer le programme", a souligné Jürgen Kröger, représentant de la Commission européenne. Auparavant, le ministre portugais des Finances Vitor Gaspar avait indiqué que la Troïka a accordé un satisfecit au gouvernement pour la mise en œuvre des mesures destinées à rétablir l'économie, ouvrant la voie au versement d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros dans le cadre du programme d'aide de 78 milliards d'euros.
Vitor Gaspar a aussi indiqué que des "ajustements" au plan d'aide restaient envisagés concernant les exigences faites aux banques portugaises en échange d'une enveloppe de 12 milliards d'euros pour se recapitaliser."Il est nécessaire de réconcilier le rythme de ce désendettement avec le maintien de niveaux adéquats de financement pour l'économie portugaise", a-t-il dit. La troïka a en effet souligné les principales banques portugaises "sont confrontées à de nouveaux défis en vue du renforcement de leur niveau de capitalisation". Les experts ont aussi évoqué les difficultés que traverse l'économie portugaise en raison notamment de "vents contraires au niveau international qui entravent les exportations". "En 2012, l'activité économique devrait atteindre son point le plus bas, avec un recul accumulé pour la période 2011-2012 de plus de 4 %", a indiqué le ministre portugais.
Pendant la mission de la troïka, le Parlement a adopté en première lecture le budget pour l'année prochaine, caractérisé par une rigueur draconienne. La loi de Finances prévoit notamment la suppression des 13e et 14e mois pour les fonctionnaires et les retraités aux revenus supérieurs à 1000 euros, et l'augmentation d'une demi-heure de la durée quotidienne du travail dans le secteur privé. Ces mesures "seront décisives pour placer les finances publiques sur une trajectoire soutenable et contribuer à créer les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique", estime le ministre portugais. Le budget "inclut des mesures audacieuses et bienvenues", a renchéri la Troïka estimant qu'il était "cohérent avec l'objectif ambitieux de ramener le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB fin 2012".
Enfin, le gouvernement grec d’union nationale conduit par Lucas Papademos a obtenu dans la soirée du 16 novembre la confiance du parlement grec. "Sur les 293 députés présents, 255 ont voté en faveur du nouveau gouvernement et 38 contre, 7 étaient absents", a annoncé le président du Parlement Philippos Petsalnikos à l'issue du vote. Le gouvernement grec devait entamer le lendemain les négociations avec les banques du monde entier pour effacer une partie de sa dette. En faisant le plein des voix, le nouvel exécutif entend montrer aux Européens l'engagement de la Grèce à respecter la feuille de route fixée par ses créanciers, même si elle est douloureuse pour les Grecs. Avant le vote, le Premier ministre grec s'était dit "optimiste" de voir la zone euro "surmonter ses difficultés". Lucas Papademos a souligné qu'il fallait "des interventions plus radicales, avec un renforcement de la marge d'actions de l’EFSF".