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Economie, finances et monnaie - Fiscalité
Luc Frieden craint les conséquences que pourrait avoir pour la place financière luxembourgeoise l’introduction d’une taxe sur les transactions financières dans la seule zone euro
12-01-2012


Luc Frieden était l’invité d’honneur de la Chambre de Commerce britannique du Luxembourg (BCC) le 11 janvier 2012 pour un déjeuner consacré à "l’avenir du Luxembourg dans l’Euroland". Le ministre luxembourgeois desThe British Chamber of Commerce for Luxembourg Finances s’adressait donc à un public d’affaires lorsque, après avoir souligné l’importance du rôle que doit continuer de jouer la Grande-Bretagne dans l’UE et regretté l’isolement du Premier ministre britannique David Cameron lors du dernier Conseil européen, il a précisé sa position sur l’idée d’introduire une taxe sur les transactions financières.

Une prise de position relayée notamment par le Luxemburger Wort dans son édition datée du 12 janvier 2012. Introduire une taxe sur les transactions financières dans la seule zone euro, et non dans les toutes places financières importantes, serait à ses yeux "risqué", rapporte ainsi la journaliste Sanja Simic. Si la position du Luxembourg sur la proposition de la Commission visant à introduire une telle taxe à l’échelle de l’UE n’est pas encore arrêtée, le ministre Luc Frieden a cependant déjà exprimé ses doutes à son sujet, et ce notamment à l’occasion d’un débat public qui s’est tenu dans le cadre du Conseil Ecofin de novembre 2011.

Si une telle taxe devait être introduite, cela devrait se faire à l’échelle de l’UE plutôt qu’à celle de la zone euro, a expliqué Luc Frieden qui craindrait dans le cas contraire une fuite des opérateurs financiers de la place luxembourgeoise vers Londres par exemple. "New-York, Londres ou Hong-Kong n’envisagent pas d’introduire une telle taxe", a indiqué encore le ministre qui estime que le risque que le secteur financier se retire d’Europe, et du Luxembourg,  après l’introduction d’une telle taxe dans l’UE existe bel et bien. "Dans une économie mondiale ouverte, les affaires boursières peuvent être transférées tout simplement d’un pays à un autre", a mis en garde Luc Frieden et, dans un tel cas, le Luxembourg serait sans doute encore plus touché par des conséquences négatives que les autres pays européens.

Pour Luc Frieden, il n’est pas étonnant que le président Sarkozy soulève cette question juste avant les élections présidentielles en France : "le thème est populaire", reconnaît-il en effet. Mais il pointe aussi le fait qu’à cette heure, on ne sait pas encore qui, de l’institution financière ou du client, paierait la taxe en fin de compte. De même la question de l’utilisation des ressources prélevées reste ouverte, a souligné le ministre.