La proposition avait été annoncée par José Manuel Barroso le même jour lors de son discours sur l'état de l'Union au Parlement européen, à Strasbourg. Ce dernier a évoqué la nécessité d’une prise de responsabilité du secteur financier alors même que les États membres procèdent à un assainissement des finances publiques : " Il est temps qu'en retour, le secteur financier apporte sa contribution" et que "si nos fermiers, nos travailleurs et tout les autres secteurs de l’économie apportent leurs contributions à la société, alors le secteur financier devrait en faire de même".
Le prélèvement de cette taxe s’effectuerait sur toutes les transactions sur instruments financiers entre institutions financières en respectant le principe de résidence qui suppose que toute transaction financière à laquelle participe une partie résidente de l'UE serait taxée, même si elle est réalisée en dehors de l'Union.
L'échange d'actions et d'obligations serait taxé à un taux de 0,1 % et les contrats dérivés à un taux de 0,01 %. Ces taux minimaux ont été proposés afin de réduire les risques d’évasion fiscale et malgré tout obtenir des recettes qui s'élèveraient à environ 57 milliards d'EUR par an.
D’après le dernier sondage Eurobaromètre sur le marché intérieur, 65 % des citoyens européens sont favorables à une taxe sur les transactions financières.
Les particuliers et les PME ne sont pas concernés le risque de répercussion de la taxe par le secteur financier sur ses clients est minimale.
La taxe devrait porter sur les 85 % de transactions financières qui se font entre institutions financières. Toutefois, si des ménages ou des entreprises achètent ou vendent des produits financiers, il se peut que les établissements financiers répercutent la taxe mais de façon modérée. Par exemple, pour l'achat d'actions d'une valeur de 10 000 euros, la banque pourrait prélever un montant de 10 euros, ce qui n'est pas excessif. L’objectif est clairement de taxer le secteur financier et non ses clients.
Les particuliers et les petites et moyennes entreprises ne seraient pas taxés. Les prêts hypothécaires, crédits bancaires, contrats d'assurance et autres activités financières normales de particuliers ou de petites entreprises n'entrent pas dans le champ d'application de cette proposition.
Cela fait maintenant plusieurs mois que la Commission étudie l'idée de taxer le secteur financier au niveau de l'UE. Le 29 juin 2011, dans le contexte du cadre financier pluriannuel, elle a annoncé qu'elle proposerait l'établissement d'une taxe sur les transactions financières en tant que ressource propre du budget de l'UE.
Cette décision a fait suite à une analyse des différents instruments fiscaux permettant de faire contribuer le secteur financier à la relance de l'économie de l'UE.
La taxe doit permettre un assainissement des finances publiques grâce à une intervention du secteur financier et fixer un cadre commun pour ce secteur afin de renforcer le marché unique
Avec la survenue de la crise, la dette publique est passée de moins de 60 % du PIB en 2007 à 80 % pour les années à venir dans tous les États membres.
Le secteur financier a reçu un soutien financier non négligeable de la part des gouvernements. Depuis 2009, les États membres de l'UE ont engagé 4 600 milliards d'EUR pour renflouer le secteur financier pendant la crise. Par ailleurs, ce secteur a continué à bénéficier de faibles taux d'imposition ces dernières années. Il jouit également d'un avantage fiscal annuel d'environ 18 milliards en raison de l'exemption de TVA.
Une nouvelle taxe sur le secteur financier garantirait que les institutions financières contribuent au coût de la reprise économique et découragerait les transactions à risque et improductives.
Les raisons principales pour cette proposition de taxe sur les transactions financière sont donc:
À plus long terme, cette taxe pourrait faire office de précurseur pour l’instauration d’une taxe sur les transactions financière à l’échelle mondiale. En tant qu’initiatrice de la mesure, l’Union Européenne renforce sa position au sein du G20 où elle insuffle et défend l’idée qui consiste en l’adoption de règles communes dans le monde.