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Rencontre Jean-Claude Juncker – Elio Di Rupo : les deux Premiers ministres sont d’accord pour relancer la coopération Benelux au sein de l’UE et pour défendre une UE qui mise autant sur l’emploi et la croissance que sur des finances publiques saines
18-01-2012


Les 18 et 19 janvier 2012, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a effectué une visite de travail au Luxembourg. Le 18 janvier, il a été reçu par le Premier ministre Jean-Claude Juncker pour une entrevue à l’Hôtel de Bourgogne.

Jean-Claude Juncker et le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, à Luxembourg, le 18 janvier 2012-di-rupoLors d’un point de presse commun, Jean-Claude Juncker a rapporté qu’il avait discuté avec son homologue belge entre autres de sujets d'actualité politique européenne, dont la préparation de la prochaine réunion informelle du Conseil européen qui aura lieu à Bruxelles le 30 janvier 2012. Sur les sujets de la convergence des politiques économiques et de la discipline économique, Jean-Claude Juncker a pu "constater que sur l’essentiel nous partageons des points de vue identiques". Ils sont aussi tombés d’accord pour relancer la coopération Benelux au sein de l’UE, "qui a joué un rôle important dans notre histoire commune", comme l’a dit Jean-Claude Juncker

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a, de son côté, mis en exergue les efforts considérables accomplis par la Belgique pour assainir ses finances publiques. Il a rapporté que son gouvernement avait entrepris des mesures d’austérité à hauteur de 11,3 milliards d’euros et qu’il s’est engagé à réexaminer la situation en février pour éventuellement prendre des mesures d’assainissement supplémentaires. Mais, a-t-il ajouté, "nous pensons que l’Europe doit avoir une vision de société et que les dirigeants européens doivent également se préoccuper de l’emploi et de la croissance, des notions qui sont complémentaires à la rigueur budgétaire", a déclaré Elio Di Rupo, et Jean-Claude Juncker a marqué son accord avec cette approche.

Jean-Claude Juncker, qui s’est référé de son côté aux prévisions de croissance de la Banque centrale européenne, a estimé que la zone euro est "au bord" de la récession technique, ce qui veut dire que la zone euro va vers deux trimestres consécutifs au moins de recul du Produit intérieur brut (PIB).

"Nous devons consolider nos finances publiques, mais il faut aussi attirer l'attention sur la nécessité qu'il y a de doter l'Union européenne d'une véritable politique de croissance", a ajouté Jean-Claude Juncker, avant de rappeler que la question sera au centre de la prochaine réunion informelle du Conseil européen qui aura lieu à Bruxelles le 30 janvier 2012. "Je crois que la consolidation budgétaire est nationale et que la croissance doit pouvoir disposer d'éléments d'inspiration européenne", a encore estimé Jean-Claude Juncker.

Par ailleurs, le président de l'Eurogroupe a relativisé les dégradations de notes de plusieurs pays de la zone euro et du Fonds de secours financier de l'Union monétaire (EFSF) par Standard & Poor's. "L'EFSF n'a pas de difficultés à se financer sur le marché" pour trouver de l'argent et prêter ensuite à des conditions avantageuses aux Etats qui en ont besoin, a-t-il jugé.  "Je crois comme d'autres qu'il ne faut pas accorder une trop grande importance, ni une trop grande attention aux opinions émises par les agences de notation. Je les prends au sérieux et je voudrais qu'elles me prennent au sérieux", a-t-il ajouté, regrettant que les agences n'aient pas assez pris en compte les efforts entrepris par la zone euro.

Les journalistes ont également interrogé Jean-Claude Juncker sur l’indexation des salaires, qui n’est plus pratiquée qu’au Luxembourg et en Belgique, et qui n’est pas vue d’un bon œil par la Commission et les organisations patronales nationales et européennes. Jean-Claude Juncker, qui avait parlé dans la soirée dans le même sens aux représentants du patronat luxembourgeois, a expliqué que l’indexation des salaires, même modulée, constituait un ajustement à l’inflation important pour les salariés, qu’il n’acceptait pas la précarité dans le monde du travail et que par ailleurs, la modulation du système sera un grand soulagement pour les entreprises, de l’ordre de 640 millions d’euros ou 1,6 % du PIB sur 2012 et 2013. Finalement., l’indexation des salaires est un "outil de paix sociale", celle-ci étant "un bien précieux".