Une délégation composée de 11 députés européens a rencontré la dirigeante de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, le 29 février 2012 à Yangon en Birmanie/Myanmar.
Aung San Suu Kyi est la prisonnière d'opinion la plus célèbre du Myanmar. Elle a passé la majeure partie de son temps entre 1989 et 2011 assignée à résidence, en raison de ses efforts pour apporter la démocratie en Birmanie/Myanmar, pays dirigé par l'armée. Cette assignation à résidence a pris fin en novembre 2010.
Aung San Suu Kyi a reçu le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit en 1990, l'année même de la victoire écrasante de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, lors d'élections annulées par la suite par le régime militaire. En raison de l'assignation à résidence, elle n'a pas pu participer à la cérémonie de remise du prix au Parlement européen. En 1991, Aung San Suu Kyi a reçu le prix Nobel de la paix.
C’est la première fois qu’une délégation officielle du Parlement européen a pu rencontrer l'opposante birmane Aung San Suu Kyi. Les députés souhaitent établir des relations interparlementaires avec le pays, engagé dans un processus de démocratisation salué par le Parlement européen.
Lors de sa rencontre avec Mme Suu Kyi, la délégation, conduite par Werner Langen (PPE), a transmis un message du Président du Parlement européen, Martin Schulz, invitant la lauréate à intervenir devant le Parlement européen. "Nous espérons que la parti d'opposition que Mme Suu Kyi dirige connaîtra le succès lors des élections législatives à venir", a expliqué Werner Langen. Des élections législatives partielles devraient en effet se tenir le 1er avril 2012.
Aung San Suu Kyi s'est montrée optimiste, mais prudente quant au processus de démocratisation, ainsi que l’a rapporté l’eurodéputé luxembourgeois Robert Goebbels (S&D), qui faisait partie de la délégation. "Je pense que le président birman était sincère quand il a affirmé vouloir soutenir une vraie démocratie en Birmanie", a expliqué l’opposante birmane aux députés européens.
Néanmoins, raconte Robert Goebbels, elle souhaite que l'UE attende la tenue des élections avant de lever les sanctions qui frappent le pays : "Nous ne devons pas oublier qu'en 1990, les élections ont été considérées comme libres et démocratiques par la communauté internationale... et ensuite on s'est rendu compte que ces élections n'ont rien changé à la situation", a en effet rappelé Aung San Suu Kyi aux eurodéputés.