Lors des Conseils "Affaires générales" (CAG) et "Affaires étrangères" (CAE) de l’UE qui se sont tenus le lundi 22 novembre 2010 à Bruxelles, les ministres européens ont fait le suivi du Conseil européen du 28 et 29 octobre 2010 et préparé un projet d’ordre du jour en vue du Conseil européen des 16 et 17 décembre.

Les grandes lignes de l’établissement d’un mécanisme permanent de gestion de crises et la réforme du pacte de stabilité et de croissance ont été évoqués au cours du CAG, avec évidemment à l’arrière-plan la question de l’aide financière à l’Irlande dans le cadre du mécanisme de crise actuel. Autres sujets, discutés au CAE : le Moyen Orient, le Soudan, la Birmanie et les sommets avec l’Afrique, l’Inde et la Russie.

Gestion de crise

Les besoins de l’Irlande sont évalués pour lui permettre de sortir de la crise sont évalués à entre 80 et 100 milliards d’euros, notamment pour pallier la crise des banques systémiques du pays. Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn a déclaré à la presse que "l’Irlande se trouve dans une situation difficile, comparable à celle de la Grèce. Mais l’euro n’est pas en péril." Il a ajouté que "nous résoudrons le problème de l’Irlande, comme nous avons résolu celui de la Grèce. J’espère qu’ensuite la situation se stabilisera."

A Bruxelles, les observateurs ont souligné que les ministres des Affaires étrangères de l'UE n’ont pas abordé les sujets qui fâchent les Irlandais, comme l’augmentation des impôts, notamment ceux sur les entreprises, la diminution des salaires et des pensions. Pas un mot non plus sur d'autres pays exposés à des problèmes financiers. "Ne faisons pas cette erreur", a dit le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. "Ne dramatisons pas". Jean Asselborn ne s'est pas montré non plus pessimiste pour le mécanisme permanent d'aide aux pays en difficulté financière et sur la portée du changement du traité de l'Union, dossiers sur lesquels  il devrait y avoir accord les 13 et 14 décembre, avant le Conseil européen. "Il y va de la crédibilité de l'Union. C'est faisable."

A la veille de sa première rencontre bilatérale à Luxembourg avec le nouveau ministre des Affaires étrangères néerlandais, Uri Rosenthal, Jean Asselborn s'est réjoui de la flexibilité prônée par les Pays-Bas dans la recherche d'un accord sur le budget de l'Union pour 2011.

Moyen Orient

Au CAE, la question de l’état des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, la situation au Liban et dans la Bande de Gaza, la situation en Iran et des derniers développements dans le dossier nucléaire, dont l’éventuelle reprise des négociations du Groupe "E3 + 3" avec l’Iran ont été discutés.

Faisant allusion à l’appel lancé à Israël à cesser les constructions de colonies dans les territoires occupés et à reconnaître les frontières de 1967, Jean Asselborn a déclaré à la presse qu’il "espère que le gouvernement de Jérusalem sent qu’il doit faire ce que la communauté internationale, et pas seulement les Etats-Unis, exigent de lui". Car selon lui, "tous les gouvernements de la région attendent que les négociations de paix avec les Palestiniens puissent enfin reprendre". Par contre, pousser les Palestiniens vers le Conseil de Sécurité, n’est pas une solution pour le ministre luxembourgeois, pour qui "tout se tient au Moyen Orient". Une allusion à l’Iran qui "se sent fort et soutient les opposants à la paix", mais contre lequel "les sanctions marchent" et qui ne peut pas compter sur la Russie qui " s'oppose à l'arme nucléaire".

Soudan, sommets et Birmanie

Au cours du référendum sur l’auto-détermination du Sud-Soudan, l’UE déploiera une mission électorale. Une task-force de l’UE sera mise en place. Pour Jean Asselborn la situation au Soudan est très dangereuse, car l'autodétermination du Sud-Soudan va affecter toute l'Afrique et la peur d'une guerre civile fait le tour.

Le CAE était également consacré à la préparation des sommets que l’UE tiendra bientôt avec l’Afrique (30 novembre), la Russie (7 décembre), l’Inde (10 décembre). Autre point : le sommet de l’OSCE à Astana (1-2 décembre).

Les ministres ont finalement évalué la situation en Birmanie/Myanmar suite aux élections et la libération d’Aung San Suu Kyi. Jean Asselborn  pense au sujet de la Birmanie qu'il faut voir la suite de l'ouverture relative de ce pays avant de changer éventuellement de politique.