La Grèce a commencé à procéder à l'échange de ses obligations de droit grec le 12 mars 2012. En échange d'une obligation d'un montant initial de 100, la Grèce propose de donner aux créanciers des titres d'une valeur de 46,5 en renonçant au reste. Concrètement, ils vont recevoir des titres dont la valeur faciale sera inférieure de 53,5 %. Il s'agira d'obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (EFSF) pour 15 % de la valeur initiale et de nouvelles obligations grecques pour 31,5 %.
Pour contraindre les créanciers rétifs à suivre, la Grèce a décidé d'activer les clauses d'action collective (CAC) qui existent dans les contrats régissant les obligations de droit grec éligibles à l'échange, faisant ainsi porter l'opération sur l'ensemble des titres grecs. Le gouvernement grec a par ailleurs prolongé jusqu'au 23 mars le délai de participation pour les détenteurs de titres de droit étranger, n'ayant obtenu des offres que de 69 % d'entre eux. L'échange de ces titres, obligations de droit étranger et prêts obligataires aux entreprises publiques, doit intervenir dans un mois.
Le Luxemburger Wort faisait le point le 10 mars 2012, au lendemain de la publication des résultats du programme de participation du secteur privé (PSI) au plan d’aide à la Grèce, sur les implications du PSI sur le Luxembourg.
La crise de la dette explique en grande partie pourquoi les gains des banques luxembourgeoises ont été en 2011 de 24 % plus bas que ceux de l’année précédente, rapporte ainsi le journaliste Pierre Leyers. Les obligations concernées ont été décotées d’au moins 75 %, souligne-t-il. En 2011, les banques luxembourgeoises détenaient des obligations grecques à hauteur de 1,9 milliards d’euros, une somme relativement modeste par rapport à la taille de la place financière. D’autant plus que, d’après la CSSF, ces obligations sont réparties entre dix banques différentes. Les fonds d’investissement luxembourgeois détenaient pour leur part des obligations grecques à hauteur de 2,2 milliards d’euros.
"L’opération Grèce est close", commente Serge De Cillia, membre du comité de direction de l’ABBL. Mais Pierre Leyers n’observe pas la moindre satisfaction chez l’ABBL. "Nous avions le choix entre la peste et le choléra", lui en a effet soufflé Serge De Cillia au sujet de la décote de la dette grecque. Aux yeux du représentant de l’ABBL, il s’est agi d’un "diktat de la politique". Et le fait que la zone euro ait admis qu’un de ses Etats membres ne rembourse pas l’intégralité de ses dettes ne lui semble pas être un bon signal lancé aux marchés financiers.